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Fais Dix Vers – Semaine 44

Sable / Rangement / Unique / Hôpital / Vendredi

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Images Canva et La Rathure

Une compilation qui sort un peu en retard, mais qui arrive ! Quarante-quatrième semaine et toujours autant de plaisir ! Un très joli défi le mercredi, qui trône en majesté au milieu des quatre autres textes, qui ne sont pas en reste pour autant.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 08/02/2021 : Sable n°216

Des images de ciel rouge, des voitures et des maisons recouvertes par le sable du Sahara… Ce phénomène météorologique (pas si exceptionnel que ça d’ailleurs) était le thème parfait pour commencer la semaine !

Ce matin le ciel s’est enflammé d’une étincelle minérale,
Les nuages d’ocres ont fait pleuvoir une averse de sable,
Quand la météo se fait poète de ses prévisions fables,
Adultes et enfants s’inquiètent, s’émerveillent, le minet râle,
Le sommet des montagnes s’est embrasé de dunes éternelles,
Des gamins font des châteaux de sables au pied des pistes de ski,
D’autres bédouins glissent sur des traîneaux, caravanes d’huskies,
On hésite entre bikini, bonnet, turban, manteau en flanelle,
Ce matin, la Terre nous est apparue un peu plus entière,
La nature a fait sauter nos imaginaires et nos frontières.

Mardi 09/02/2021 : Rangement n°217

Avais-je besoin de me remettre les idées en place ? C’est possible. Entre les travaux au-dessus, à côté et à la fenêtre, compliqué de se poser pour écrire. J’en ai donc profité pour faire un peu de rangement, de ménage et trouver mon thème et mon texte du jour ! Enregistré entre deux coups de marteau et un énième perçage de trou, je vous livre un slam que j’aime bien, même si je dois reconnaître qu’il est encore un peu en pagaille !

J’ai la tête en vrac, dans mon cerveau c’est un capharnaüm,
Je remets en place les collections d’mon muséum,
J’récupère les idées sur une table pour les vider,
Il est temps d’trier, celles qui m’poussent, celles qui m’bridaient,
On m’a dit soit poli et commode, si ça t’arrange mens,
J’me suis trompé moi même, désolé pour l’dérangement,
De poussière à poussière, je ne sais à quoi j’aspire à tort,
J’veux tout garder d’hier pour que demain ce soit mon inspirateur,
Il y a tellement de crasse dont il faut que je me détache,
Donc je gratte, je m’accroche, pour arriver au bout d’ma tâche.

Mercredi 10/02/2021 : Unique n°218

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et cette semaine, un défi génial qui m’a été proposé : le thème unique avec la contrainte suivante : que chaque mot soit unique dans le texte. J’ai vraiment pris mon pied à faire face à la contrainte, et j’aime beaucoup ce qui se dégage de ce texte.

Je veille sur chaque mot orphelin, comme un parrain,
Souffle : “Erre, Hèle, Aime” et ils étoffent leurs lettres,
Puis ancre quelques vaguelettes aux airs marins,
Mais aujourd’hui, quelle est encore ma raison d’être ?
Untel étalé, attelé, allaité à la télé,
Hostile Attila a latté les têtes martelées,
Alors, poète, sois le contraire du proverbe hunnique,
Que ces vers repoussent partout où ta poésie passe,
Démarche cavalière, scelle cette contrainte unique,
Cavalcade sévère, digne culture qui nous dépasse.

Jeudi 11/02/2021 : Hôpital n°219 

Un texte réaction au piratage du système informatique de l’hôpital de Dax. J’ai donc joué de la métaphore du « pirate », et je précise ici que Triple-patte est ce pirate dans Astérix qui parle en latin. Bon, je n’ai pas joué sur le fait qu’il parlait latin ici, mais ça permet de l’identifier assez clairement.

Un système de santé épuisé, presque débordé,
Un personnel en lutte, mais sur le pont chaque jour,
Faut-il vraiment que des pirates viennent les aborder ?
Ainsi débutera toujours le bal des vautours,
Parce qu’on est loin du cliché de l’infirme niais,
Ce n’est pas triple-patte qui vient voler des infirmiers,
Ils s’attaquent à un service vital et vulnérable,
Comment qualifier un acte à ce point méprisable,
J’y vois la raison qui recule, l’humanité s’absenter,
Personne n’devrait faire d’pécule sur un mauvais état d’santé.

Vendredi 12/02/2021 : Vendredi N°220

Vendredi, on était vendredi. Au moins, niveau actu et cohérence, j’étais bien. Et le lien avec « Vendredi, ou la vie sauvage » collait assez bien avec mon humeur du jour. Bref, le genre de texte que je prends beaucoup de plaisir à écrire.
Deux références à des histoires d’iles désertes donc. Celle de Robinson Crusoé et de Vendredi, et celle de Tom Hank dans le film seul au monde (que j’ai découvert il y a peu, je dois le reconnaître).

On erre dans nos îlots isolés, un air désolé,
On a un grain dans la tête et le crâne en silo laid,
On abat nos dernières cartes, on joue en solitaire,
C’est pas une réussite, mais faut bien passer l’hiver,
Comme Tom Hanks on rêve d’un ballon avec des amis,
D’une terrasse, d’un verre de vin ou bien d’un demi,
Robinsons naufragés dans des villes, désert de béton,
On envoie des fusées d’détresse dans des ciels capitons,
Espérant un signe, un bateau ivre approchant nos rivages,
On rêve tous d’un vendredi soir et de sa vie sauvage.


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Fais Dix Vers – Semaine 43

Lecture / Expressions Françaises / Oasis / Digital / Montagne d’Or

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Quarante-troisième semaine de Fais Dix Vers et beaucoup de textes dont je suis content ! On vogue entre poésies, textes personnels et slams plus techniques, soit sur leur construction soit sur les jeux autour des mots. Je n’en dis pas plus, et vous laisse profiter de tout ça !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 01/02/2021 : Lecture n°211

Une nuit passée dans les livres, le thème était tout trouvé… J’étais presque étonné de ne pas encore l’avoir traité !

J’ai illuminé ma nuit à l’aide d’une lampe de chevet,
De cette histoire qui m’attendait là, encore inachevée,
J’allais de mot en mot comme un chien fou; de chat pitre en chapitre,
J’y croyais religieusement comme si c’était des épitres,
Je n’étais plus moi, j’étais lui, j’étais elle, j’étais eux,
Ils étaient mes émois, mes ennuis, la prunelle de mes yeux,
J’ai pris ces lignes dans ma main, elles sont devenues ma vie,
J’me suis réveillé le lendemain avec ce sourire ravi,
Cette nuit, je n’avais pas de rêves, je n’en ai pas voulu,
J’ai découvert ceux d’un autre, ils sont devenus miens, j’ai lu.

Mardi 02/02/2021 : Expressions Françaises n°212

C’est mardi, et le thème de ce mardi était celui du challenge organisé par le Decor du Verlan sur instagram : Expressions Françaises. Le but était, logiquement, de jouer autour des expressions françaises, et c’est un texte avec lequel je me suis fait plaisir !

Lorsqu’il pleut des cordes, je me laisse aller au fil de l’eau,
Pris dans les méandres, il doit être mon Ariane,
Perdu dans mon esprit, des lumières se jettent, halos,
Qui éclairent ma liberté sous le bonnet de Marianne,
A régner au plafond, on mène des politiques hors sol,
On veut faire face aux problèmes, mais trop d’boulot dos-dos,
Alors l’opinion se polarise, ça me déboussole,
J’ai peur d’y laisser toutes mes plumes, comme le Dodo,
J’ai pris le temps d’une pause pour vous exprimer mes doutes,
Je vous sers ce dernier vers, et nous pourrons reprendre nos routes.

Mercredi 03/02/2021 : Oasis n°213

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et c’est le mot « Oasis » que j’ai choisi cette semaine. Comme la semaine dernière, j’ai laissé les rimes guider l’histoire. Celle autour d’oasis puis celle que j’ai trouvé autour de Dromadaire.

Ils sont partis de Valence en vacances, en train jusqu’à Paris,
Puis ils ont pris l’avion de France, direction la Mauritanie,
Randonnée au milieu des dunes qui donnent à l’erg sa dignité,
Nuit dans une palmeraie où on leur offre le dîner et le thé,
Au matin, un des gars veut partir à la recherche des dromadaires,
Une idée à la con à laquelle les gars de la Drôme adhèrent,
Ils s’en vont sans prévenir ni leur guide ni même les chameliers,
Mais l’désert fait perdre ses r’pères, l’impression d’être fou à lier,
Ils n’ont avec eux qu’une gourde, doivent se partager l’eau à six,
Les touaregs les retrouvent, ils n’étaient qu’à deux pas de l’oasis.

Jeudi 04/02/2021 : Digital n°214 

Digital, est-ce vraiment un thème d’actualité ? Si on veut forcer le trait, oui, puisqu’on parle régulièrement des entreprises du digital, ou encore de l’utilisation du terme préféré parfois à celui de numérique. Bref, je me suis amusé autour des doigts pour ce texte !

J’écris ce texte du bout des doigts, pourtant j’ai envie d’en faire un slam majeur,
Le marquer de mon empreinte, poème roi, soudain lever un poing rageur,
Mais si jamais vous le pointez, je n’assumerai pas, j’le mettrai à l’index,
Comme une relation cachée, il n’y a qu’en poésie que j’ai plein d’ex,
On s’entendait comme les deux doigts de la main, alliances qui s’annulèrent,
Depuis, j’attends la rime qui m’passera la bague, tatouée sur l’annulaire,
Mon petit doigt m’a fait remarquer un pied en trop, m’a mis la puce à l’orteil,
J’lui fais confiance, mon auriculaire a toujours eu une bonne oreille,
Allez, j’arrête là avec mes salades, tapotées de mes jeunes pouces,
Triturer les mots, vocabulaire en balade, voilà tout ce qui me pousse.

Vendredi 05/02/2021 : Montagne d’or N°215

La montagne d’Or, c’est un projet d’exploitation minière en Guyane Française dont on reparle régulièrement, notamment pour les impacts écologiques catastrophiques que l’exploitation aurifère pourrait avoir sur une forêt primaire. Un texte que j’ai voulu poétique, avec une petite rime un peu forcée. On ne se refait pas !

Les diamants fondent des sommets éternels,
Les colliers de flocons tombent en ritournelle,
Des gouttes saphirs, des torrents d’aigue marine,
Tapis de topaze dans le creux des ravines,
J’arpente les sentiers de rubis dérobés,
Terres ocrées dans de secrètes enrobées,
Au coeur des troncs de jais, canopées émeraudes,
Ici l’absurde prédateur, cueille, aime, rôde,
Cette nature est d’or, précise, précieuse,
Elle est le trésor d’une humanité pilleuse.


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Fais Dix Vers – Semaine 42

Positif / Restaurant / Chefaillon / Soldes / Bouquet de prose

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Image : Canva & La Rathure

Pour cette quarante-deuxième semaine de Fais Dix Vers, j’avais le désir de me placer sous le signe de la positivité. Ca a tenu lundi, et finalement je me suis laissé rattraper par le climat morose. Ce qui n’enlève rien à l’intérêt des textes ! Des histoires courtes, mais que j’espère touchantes pour les slams de mardi et mercredi. J’ai repris des couleurs pour la fin de semaine, entre un texte que je suis ravi de vous proposer et une première expérience de texte en prose !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 25/01/2021 : Positif n°206

Pas facile d’être positif quand être positif est souvent une nouvelle négative. Derrière ce jeu de mot un peu facile, je vous l’accorde, j’avais envie d’écrire un texte qui prône la positivité, l’espoir… et la facétie du bon mot !

Un slam plein de bonnes ondes qui ne passera pas à la radio,
Écrit avec le coeur, sans battement, j’ai vraiment plus de cardio,
C’est dans ma solitude que j’ai envie de trouver ce qui nous rassemble,
Depuis le temps, franchement, l’humanité s’est parée à être ensemble,
Jour après jour, je l’atteste, c’est à nous de rester positif,
De voir le monde en couleur, en nous débarrassant du négatif,
J’ai envie qu’on vive les uns pour les autres, et non plus pour leur plaire,
Tu sais qu’on s’aide, qu’on se donne des coups de main qui nous poussent en l’air,
Qu’on rêve grand, qu’on se voit pousser des ailes, même pour des sauts de puce,
Alors je signerai ce texte d’une croix, marqué du sceau de plus.

Mardi 26/01/2021 : Restaurant n°207

Un thème dont j’ai envie de parler depuis longtemps. Parce que je suis touché par la crise que doit traverser le secteur de la restauration, et que je ne peux qu’imaginer à quel point il doit être difficile de naviguer à vue, entre résignation, espoir, colère et incompréhension. Un hommage au courage de tous les restaurateurs et restauratrices. 

Quentin redresse une table, au milieu de sa salle vide,
Cuisine, prépare un poisson, l’écaille, le sale, le vide,
Comment vous dire, c’est un poison, bien sûr que ça le vide,
Il ressasse,se dit qu’il a eu une sale vie de,
Trimard, de forçat pour réussir à accomplir son rêve,
Ouvrir son resto, cuisiner, servir pourtant il en crève,
Ce n’est pas de la colère, seulement du désespoir,
Quand tu n’peux plus servir un couvert, accueillir au comptoir,
Et chaque semaine, il voit s’éloigner le calendrier,
Quentin n’a plus le courage, il a rendu son tablier.

Mercredi 27/01/2021 : Chefaillon n°208

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et c’est le mot « chefaillon » que j’ai choisi. Un thème qui m’a inspiré l’histoire de cet enfant qui entend ses parents se plaindre de leur travail et de leurs supérieurs… Et qui s’en inspire pour ses jeux.
En toute honnêteté, j’ai eu envie de m’obliger de nouveau à trouver une rime avec le mot thème, ce que j’avais arrêté de faire avec les thèmes qu’on me proposait. J’aime bien que cette recherche de rime soit le point de départ d’une histoire. 

C’est juste après l’école, avant le retour à la maison,
L’instant chéri de Paul, le temps est à sa conjugaison,
Il est avec les copains et le monde leur appartient,
Ils vont s’acheter des petits pains, qu’ils se payent d’un rien,
Puis écument le terrain vague, baignent dans une mer d’huile,
De moteur, de ferrailles, de gravats, de plastique, de tuiles,
Paul trouve des hardes, vieil uniforme, couvre-chef, haillons,
Prend l’air sévère d’un garde, s’met à jouer les chefaillons,
Comme quand papa r’vient du travail, que maman parle du boulot,
Que Paul sent ce mal aux entrailles, qu’il les voit noyés, sous l’eau.

Jeudi 28/01/2021 : Soldes n°209 

Je suis tombé par hasard sur ce thème. Je voulais en traiter un tout autre, je tournais en rond, le temps passait, et finalement… J’ai écrit quelques vers qui collait avec la période des soldes, je suis allé vérifier que c’était bien d’actualité, et j’ai enchaîné.
Le genre de texte que j’adore écrire, plein de petites surprises. J’espère que vous achèterez aussi !

Aujourd’hui rimes bon marché, je profite des soldes d’hiver,
Je renouvelle mon art, j’sais que j’ai besoin d’articles divers,
Au milieu d’blagues vaseuses, je trouve un joli bouquet de proses,
En couverture, une vareuse, qui sent bon la mer aux mots roses,
J’acquiers un portable, il m’fait vibrer de ses silencieux sonnets,
Puis je tartine à table mes feuilles d’encre de seiche en cornet,
J’achète pages blanches, rires jaunes, assortis de coquilles,
Des plumes de poussins orphelins, que vos pupilles s’écarquillent,
Nouvelle collection hivernale, numéro deux cent neuf,
Faute de goût, Fais Dix Vers nul, alors je fais le plein de sang neuf.

Vendredi 29/01/2021 : Bouquet de prose N°210

J’ai trouvé ça amusant de prolonger le texte de la veille. Je disais avoir acheté un bouquet de prose, j’ai voulu l’utiliser. C’est mon tout premier poème en prose, un exercice difficile pour moi, tant je m’appuie sur les rimes pour construire mes slams. Une musicalité différente à trouver, des mécaniques d’écriture plus subtiles… J’ai encore tout à apprendre dans cet art, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur cette première tentative.

Elle est rentrée ce soir, elle avait un bouquet à la main,
Un sourire au visage et le coeur dodu de mélancolie,
Elle a fait tomber ses cheveux, trois flocons s’y accrochaient,
J’ai deviné mon banc tremblant sous un épais manteau blanc,
J’y songe, je ne m’y suis plus assis depuis que je suis ici.
Elle s’est glissée à mes côtés, m’a parlé de son silence,
Et j’ai vu bourgeonner ses pensées dans ses iris en pétale,
Elle a déposé quelques touches de couleurs dans cette douleur,
“Aime”, a-t-elle murmurée pour évincer tout ce que je sais,
Elle est venue, une dernière fois, pour voir courir ma vie sage.


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Fais Dix Vers – Semaine 41

Impro 10 / Neige / Sonorité / Investiture / Essayer

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Quarante-et-unième semaine de Fais Dix Vers ! Ca commence à faire ! Et pour cette session, je recommande fortement d’écouter l’audio (en vidéo ! ) Entre une impro et un texte qui joue sur les sonorités, l’oralité est mise en avant ! A côté, un texte plus poétique sur la neige, un court récit versifié sur l’investiture, et une proposition plus « urbaine » autour du thème « essayer ». 

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 18/01/2021 : Impro 10 n°201

On part pour l’impro mensuel ! Je suis, sans modestie aucune, assez fier de la richesse de ce texte !

C’est comme ça qu’elle commence, c’est l’impro numéro dix,
Dans un projet aussi bancal qu’un édifice de Numérobis,
Franchement… J’devais le voir, y avait bien quelques indices,
Comme par exemple le fait que personne ne m’a jamais rappelé pour un bis,
Je me lance dans des projets durs, mais les gens autour craignent que ça me ramolisse
J’sais pas vraiment ce que ces mots disent, mais j’ai peurs qu’ils me maudissent,
J’ai l’impression de n’être au début, tu sais que c’est les prémices,
Mais quand je les entends parler, je crois être au bord du gouffre ou déjà dans le précipice,
Pourtant je me jette dedans, pour trouver mon Graal, pour pouvoir boire dans mon calice,
Peut-être que c’est quand je leur dirai adieu qu’ils comprendront que c’était pas juste un caprice.

Mardi 19/01/2021 : Neige n°202

Un week-end enneigé, le paysage qui semble se métamorphosé en quelques heures, le retour en enfance de quelques batailles de boules de neige… Il ne m’en fallait pas plus pour en faire un des thèmes de la semaine !

Dans la métamorphose d’un paysage monochrome,
De ces quelques  coteaux recouverts de flocons de cotons,
Cette lumière blanchâtre qui révèle ses arômes,
Quelques fleurs timides se cachent derrière leurs boutons,
Quand l’horizon devient miroir, se regarder dans la glace,
Quand la raison devient espoir, se retrouver à sa place,
Si nous pouvions effacer, repartir d’une page blanche,
Quand la fondaison est passée, murmurer les avalanches,
Et je me rappelle que, quand vient l’heure du déjeuner,
Je n’ai encore jamais vu neiger à l’ombre des genêts. 

Mercredi 20/01/2021 : Sonorité n°203

Mercredi jour du thème des abonné·e·s sur Instagram ! Et c’est le mot « sonorité » que j’ai choisi. Et donc, en toute logique, un texte qui joue sur les sonorités que j’ai écrit !

C’est… un son fait de bric et d’broc, d’une pluie de plic et de ploc,
D’alambic et de bock, une barrique baroque, et j’suis pris de tic et de toc,
Alors je kick le coq quand je clique sur le clock…
Pourtant dès le matin, je m’attelle à ma table à des battements,
Sans abattement, chaque main claque, tend le temps d’un tâtement.
J’attaque avec ethique et tact au son des tacs et des tics,
Pratique mes classiques de la Baltique à l’antarctique pour que mon art tique,
D’une antique tactique d’Ithaque à l’Attique.
Je me douche, me chouchoute sous une chaude chute,
Et chuchote ce chant qui me chaut… Chut…

Jeudi 21/01/2021 : Investiture n°204 

L’investiture de Joe Biden faisait la Une de tous les grands titres. Un texte plutôt simple, que j’ai voulu assortir d’une légère touche humoristique. 

Les mains levées et les questions fusent toujours en nombre,
Quand il quitte le micro au milieu des gardes qui l’escortent,
On immortalise d’un dernier flash qui fait surgir son ombre,
Cet instant où les huissiers scellent son sort et la porte,
Il passe au Capitole, devant une haie de politologues,
Et de l’autre côté l’attend son exceptionnel quotidien,
C’est revue du protocole, déjà le call d’une homologue,
Puis inspection de l’Etat-Major et de la niche du chien,
Il se souvient alors de ceux qui ont voulu l’avertir,
Il ne fait qu’entrevoir le rôle dont il doit s’investir.

Vendredi 22/01/2021 : Essayer N°205

Un thème qui me vient des concours organisés par « Le Decor du Verlan » sur instagram. J’ai loupé celui sur le thème « Essayer », mais je ne voulais pas perdre cette bonne habitude de reprendre le thème pour un des mes Fais Dix Vers. C’est chose faite dans un texte que j’ai souhaité dynamique, sous le signe de la punch. 

Il y a tous ses projets que j’ai passé mon temps à laisser,
Tomber, de côté, décoter sans penser à les redresser,
J’veux pas d’regrets, c’est pas comme ça que j’veux avancer,
C’est quand j’ai arrêté d’essayer qu’j’ai commencé à régresser,
Depuis c’est vrai que j’hésite entre tentative et tentation,
A force de m’planter je pourrais t’ouvrir une plantation,
Mais les échecs sont des leçons et le tout s’enracine,
Donc j’en prends de la graine, et à force je me vaccine,
Que je sois blessé, pressé, stressé, tu sais que j’essaie,
J’attendrai d’être au Père Lachaise pour publier un ban d’décès


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Fais Dix Vers – Semaine 40

A la va-vite / Mutation / Neuvième mois / Question / 200

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Quelle semaine ! Pleine de textes « anniversaire » alors que le format « Fais Dix Vers » n’existe pas même depuis un an ! Cette semaine, on fêtait les neuf mois et le deux-centième texte. Autour, trois autre textes viennent se greffer, entre le thème des abonné·e·s, une petite histoire à l’esprit heroic fantasy ou encore un slam écrit sur le pouce…

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 11/01/2021 : Solstice n°196

Un jour sans… L’inspiration ne venait pas, le temps passait, passait… Alors j’ai écrit ce texte à la va-vite.

J’écris ce texte à la va-vite,
Dans le coin d’une feuille écornée,
Avide de combler le vide,
De lignes que j’n’arrive pas à orner,
Pour que l’format vive,
Qu’il ne finisse pas mort-né,
De cette page blanche que j’évite,
Mais qui a fini par borner,
J’ai écrit ce texte à la va-vite,
J’voulais juste vous en informer. 

Mardi 12/01/2021 : Mutation n°197

L’actualité parle beaucoup des variants du virus. Notre société, notre monde sont en pleine mutation. Mais j’ai préféré décalé le sujet et raconter une petite histoire à l’esprit médiévale qui se conclue par un jeu de rimes.

Godyrick pénètre à tâtons dans l’officine de son maître,
Pour dénicher la potion qu’il est chargé de lui remettre,
Dans les rangées de grimoires aux lettres étalées et glissantes,
Devant le défilé de fioles aux effluves fluorescentes,
Il croit reconnaître celle qu’il cherche, mais pour ne pas en douter,
Décide de son propre chef de prendre quelques gouttes pour goûter,
Il sent un goût âcre sur la langue, ses poumons étouffer,
Sa peau gratte, est brûlante, couvertes d’écailles boursouflées,
Il surgit devant son maître, tel un monstre éructant,
Terrorisé de découvrir ce vers quoi la mue tend. 

Mercredi 13/01/2021 : Neuvième mois

Neuf mois de « Fais Dix Vers », et seulement quatorze thèmes à replacer dans ce texte. Il y a eu plusieurs impros et couvre-feu au cours de cette session mensuelle :
Attestation, Suite, Sapin, Solstice, Autoconfinement, cadeau, Incertitude, 2020, Bonne année, Silence, Capitole, Rave Party, A la va vite, Mutation.

Une fois n’est pas coutume, je me suis permis de ne pas réutiliser l’un des thèmes, met que d’un point de vue sonorité il soit tout de même présent dans le texte.

Il est difficile de dire que deux-mille-vingt était une bonne année,
Elle nous a offert en cadeau son lot de contradictions, d’incertitudes,
Cette vie en mutation qu’on aimerait, déjà, condamnée,
Moi.. je l’ai prise à la va-vite, trouvée là, cette nouvelle habitude,
Au pied du beffroi du Capitole, sous l’sapin de Pâques, j’ai aperçu la suite,
Le genre de délire que t’as qu’en rave-party ou quand tu t’prends une cuite,
Depuis j’avance en silence sans ciller dans l’sillage du solstice,
J’écrirai les vers dix par dix; jusqu’à ce que ça aboutisse,
Ici je m’auto-confie, ne mens pas, en voici l’attestation,
Le projet n’a que neuf mois; il est encore en gestation.

Jeudi 14/01/2021 : Question 

Un thème proposé par une abonnée sur instagram. Dans mon souvenir, j’ai déjà traité le thème réponse, et j’avais choisi d’écrire une histoire « de princesse ». Enfin pas tout à fait, mais il y avait un jeu autour de « Réponse » et « Raiponce ». 
Ici, j’ai choisi un tout autre parti pris !

Je m’interroge sur ces ensembles qui nous divisent,
Plus nous savons que nous sommes un tout, et plus on se sépare,
Par cet argent, par ces monnaies, dont le monde entier devise,
On crée des richesses vides, dont les gens pleins s’emparent.
Pourquoi penser que des partiels détermineront une vie entière ?
Pourquoi les espaces de discussion deviennent des lieux communs péremptoires ?
On continue à repousser les limites, pour dresser encore plus de frontières,
Est-ce vraiment les idées qui engendrent les guerres de territoires ?
Toutes ces questions et bien d’autres appellent cent réponses,
Mais la question de fond, elle, reste toujours sans réponse.

Vendredi 15/01/2021 : N°200

Deux-centième texte de Fais Dix Vers. Il fallait trouver un moyen de marquer le coup. Alors j’ai choisi de le faire avec un jeu autour des sonorités. Le texte du centième n’était fait que de rimes en « cent », ici, chaque vers contient deux fois le son « cent ». Tout en essayant de ne pas utiliser trop de participes présent !

J’aime raconter ces histoires centenaires et récentes,
Narrer des parfums d’encens, réciter des soirées dansantes,
Parler d’actu sans silence des questions sous-jacentes,
Parce que je pressens que ceux qui ne disent mot consentent,
Alors je slame des sentences que vous pensez innocentes,
Quand de mon côté je crains que mes griffes vous semblent blessantes,
Je suis de ceux qui s’en vont devant les ambitions naissantes,
Parce que je sais qu’une ascension précède une descente,
C’est un texte sensible avant que ma poésie ne soit lassante,
A l’avenir, j’aimerais donner du sens au présent qui s’absente.


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Fais Dix Vers – Semaine 37 – 39

Il y a beaucoup trop de thèmes pour tous les écrire ici !

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Je vous souhaite une excellente année ! Ce que je vais faire, plus ou moins, à plusieurs reprises dans les textes que je vais vous partager dans cette conséquente compilation. Trois semaines pour une compilation, et donc beaucoup de diversité dans les textes. Je n’ai volontairement pas mis les derniers textes de la série « Couvre-Feu » (lundi 4 et mardi 5 janvier), je posterai prochainement l’intégral avec une version audio.

Dans les textes qui suivent on fête Noël, on parle d’actualité, on fait de la poésie, on joue avec les mots… Bref, on fait dix vers !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 21/12/2020 : Solstice n°181

Jour du solstice d’hiver, j’avais envie de faire un texte léger et poétique.

Demain, dès l’aube, le crépuscule prendra son accélération,
Sous les yeux d’une aurore à bout de souffle, à court de respiration,
Je ne sais si c’est un point de départ, une ligne d’arrivée,
Ou bien l’étape d’une course folle à jamais ravivée,
De deux enfants joueurs qui s’amusent à la déraison,
Eux qui rythment nos jours meilleurs pour nous offrir les saisons,
Pouvais-je fais autrement que d’écrire ce “Fais Dix Vers”,
Pour célébrer le retour parmi nous des douces fées de l’hiver,
De ces filles de la terre et du soleil, le fruit de leur liaison,
D’une étoile et d’une planète qui se révèlent leurs inclinaisons.

Mardi 22/12/2020 : Autoconfinement n°182

A force d’entendre parler d’auto-confinement pour les fêtes, je n’ai pu m’empêcher dans faire un thème. J’ai choisi de jouer autour de ce préfixe « auto ». Attention, ce texte pourrait contenir plusieurs jeux de mots !

L’heure est au repli sur soi, alors je m’auto confine,
Je me rends visite chez moi, et je m’y autoguide,
Machinalement devant le miroir, je m’auto mate,
J’signe mon reflet à la bombe noire, j’m’auto graff’,
Indépendant, j’trouve seul mon pseudo, je m’auto nomme,
Et j’me laisse mes propres mémos dans des auto com’s,
Je m’y moque d’mes interdits dans des auto risées,
Quand j’m’écrivais des lettres d’adieu, que j’ m’auto lisais,
Pour savoir pourquoi c’est la fin, je fais mon auto psy,
Dans ce texte autocentré, rempli d’inepties.

Mercredi, jeudi, vendredi 23-24-25/12/2020 : Trois impros de Noël n°183,184,185


Honnêtement, j’avais besoin de me dégager un peu de temps, j’ai donc choisi d’enregistrer trois impros le mercredi sur le thème de Noël. Ma plus grande crainte était de sortir trois textes trop proches les uns des autres. Je suis parvenu à proposer un peu de variété, bien que certaines rimes reviennent. C’est de l’impro, on peut se permettre d’être un peu plus tolérant !

C’est une impro de Noël, peut-être pas ce que vous aviez demandé,
Alors disons le tout de suite, vous avez le droit de m’enguirlander,
Je sais que ce genre de jeu de mot n’est pas vraiment recommandé,
Ok, pour la suite, laissez moi une chance de m’amender,
C’est juste que franchement, je ne sais pas où je vais avec ce texte,
Je trouve ça tellement dur de parler de Noël dans ce contexte,
Franchement, personne d’entre nous de sait à quoi il va ressembler,
J’espère simplement qu’il pourra au moins rassembler,
Alors je vous souhaite de passer de joyeuses fêtes,
Allez, c’est déjà une bonne chose de faite.

J’aimerais vous offrir cette impro comme un cadeau,
Mais en vrai c’est que je suis en retard pour faire mes affaires, son sac à dos,
Je pars pas bien loin, hein, je vais juste prendre l’air,
Mais c’est vrai que pour enregistrer, je suis un peu en galère,
Parce que je n’ai toujours pas écrit ma lettre au Père Noël,
Et que je crois que le vieux bonhomme, en vrai, s’appelle Joël,
Oui bien sûr que j’utilise ce prénom juste pour la rime,
Parce que c’est comme ça que parfois que le texte s’arrime,
Alors en cadeau, je vous offre ce tour de passe-passe,
Et je vous en donne même un deuxième en vous souhaitant “Merry Christmas”.

Mesdames et messieurs je fais partie des lutins mutins,
Parce que nous en avons marre de ne pas toucher notre part du butin,
Bah oui, le vieux monsieur nous exploite plus que des putains,
Alors si on doit prouver notre détermination, à chaque minute on en bute un,
Bah oui parce qu’on en a plein le dos de vous faire des cadeaux,
Et ça depuis qu’on est enfant ou bien ado,
Donc maintenant il va falloir partager,
Sinon je vous promets qu’on arrivera pas à s’arranger,
Pendant que vous manger et que vous fêtez la naissance de votre prophète,
Laissez nous, pour une fois, jouer les troubles fêtes. 

Lundi 28/12/2020 : Cadeau n°186

Un thème qu’on ne peut plus évident en cette période de Noël. J’avais envie de parler de ces cadeaux que l’on finit par aller revendre… Chose que je n’ai jamais faite, évidemment !
Surtout, j’ai construit ce texte autour d’un jeu d’allitération (en C et D) et d’assonances (variables en fonction des vers). J’espère que ça vous plaît !

Les vitrines défilent sous les yeux qui scintillent,
On tire d’épais caddies remplis de peccadilles,
De paquets neufs décôtés pour faire quelques écos,
De la déco, un jeu dé-co, un cd que d’échos,
La foule s’affaire masquée, mais collée dos/cul,
Y a ce doc déçu d’un docu de sudoku,
Tout est étiqueté, remis en vente illico,
Y a ce kiddo, Cody, qui revend son dico,
Dans son sac à dos, je vois tout ce qu’un ado case,
Skodas, kodaks, mikados, nouveaux cadeaux d’occas’

Mardi 29/12/2020 : Incertitude n°187

Le temps est à l’incertitude, c’est certain. 
J’ai souvent entendu dire que lorsqu’on a des doutes, il faut se référer à nos anciens, alors je suis allé puiser l’inspiration de ce texte quand quelques références antiques.
Cette notion de Carpe Diem, du poète Horace, d’abord, dont on n’oublie souvent qu’elle implique une notion de raison et de discipline. Horace et les frères Horace, ces Romains mythiques qui me permettent d’évoquer Rome, et la roche Tarpéienne, lieu d’exécution dans la cité. 
J’avais envie d’évoquer la menace du virus avec l’épée de Damoclès, et la virale noblesse (ne dit-on pas que le virus est couronné?).
Mais surtout, j’avais envie d’inviter à l’espoir, car on peut se construire et avancer malgré les incertitudes, quand Carpe Diem nous invite à cueillir la fleur du jour présent.
Bref, je ne peux que vous inviter à vous plonger dans ce texte que j’espère très fort de sens.

Nous vivons de cette servitude enracinée à l’incertitude,
Cependant même les serfs titubent lorsque la destinée s’élude,
Alors, mise en garde, l’âme figée sous les épées de Damoclès,
Regarde en face les femmes liges de cette virale noblesse,
Lorsque les sages paroles sont des divinations dépassées,
J’interroge le futur dans les divines actions du passé,
D’une prose antique, happé par les vers voraces de Carpe Diem,
Frappé comme les frères d’Horace devant la Roche Tarpéienne,
Laissez-moi être crédule, espérer naïvement les lendemains,
Je cueillerai la fleur du temps présent dans l’avenir de mes deux mains.

Mercredi 30/12/2020 : Brouillon #7 n°188

Voilà longtemps que je n’avais pas pris la liberté de faire un texte « brouillon ». Une thématique libre autour de laquelle je tente de métaphore sur l’écriture, une construction plutôt « punchline ». Et en cette période où l’on prend le temps de cuisiner, c’est bien la gastronomie qui m’a inspiré.
Peut-être ici vous préciser que « luter » signifier rendre hermétique une cocotte en la fermant avec une sorte de pâte à pain.
Si d’autres termes vous troublent, je vous laisse me poser la question en commentaire ! Bon appétit !

J’me suis servi un dernier verre, mais c’était un coup d’trop,
Ce texte est un gros morceau il est à couper au couteau,
Pour gagner en légèreté, j’me donne un coup de fouet,
J’ai pas envie d’vous servir la soupe, juste un bon brouet,
Parce que j’fais un art bâtard, il m’reste du pain sur la planche,
J’me roule dans la farine pour vous montrer patte blanche,
Je sais que j’suis bonne pâte, j’suis pas de taille à luter,
J’change pas mon fusil d’épaule, j’ai l’âme bien affutée,
Ce poème est aux poêles, il faut simplement le saisir,
Composer ce genre de salade, c’est juste du plaisir.

Jeudi 31/12/2020 : 2020 n°189

Contrairement à Noël, je n’ai pas pris de pause autour du nouvel an, pas d’impro, et une écriture au jour le jour. Et le dernier jour de 2020 m’a incité à dresser le bilan. Une construction avec des vers qui vont par paires tout en les associant à des rimes croisées. Bref, j’avais envie de terminer cette année en continuant à expérimenter.

Comme il est difficile de sortir gagnant d’une année où tout est vain,
Comme il est difficile de rêver lorsque nos vies semblent en sommeil,
Lorsque ceux à qui nous nous confions professent comme de mauvais devins,
Lorsque déjà nos si jeunes certitudes apparaissent soudain trop vieilles,
Mais je crois au rebond de l’humanité une fois plongée dans le ravin,
Mais je crois que les remises en question nous ont rapprochés du soleil,
N’oublions pas toutes ces années lors desquelles, déjà, le malheur survint,
N’oublions pas, l’humain s’adapte, se renouvelle, surmonte sans pareil,
A nous de décider ce que nous conserverons de cette année deux-mille-vingt,
A nous de décider de quoi seront faits les lendemains dont nous sommes la veille.

Vendredi 01/01/2021 : Bonne année n°190

Le premier texte de 2021, l’occasion de de vous souhaiter une bonne année… Et de m’amuser avec la construction du texte !
J’ai joué sur la construction phonétique de bonne année pour garder le b,o,a,é, et joueur sur les consonnes intercalées. En glissant en plus dans le vers un « indice » ou une facétie liée à la consonne qui sera utilisée. Je n’explique peut-être pas très bien, alors je vous laisse étudier ça !

On tire une croix sur cette année, on l’enferme dans un box, accès,
Verrouillé, elle nous a laissé bouche-bée comme un Bob abbé,
Que cette nouvelle nous donne des ailes, reprenons un bol, allez,
De ce grand air frais, courir jusqu’à la mer, nager au bord, arrêt,
On parlera cul aux sirènes autour de quelques bocks à quai,
Plus raisonnable, je veux juste un thé, mettre mes bottes, hâter,
Ce moment où j’leur dis que j’les aime, pour redonner du baume à mes,
Proches, mes amis, ma famille, tous ceux qui m’ont aidé, beau dadais,
C’est sur cette strophe que je vous laisse, jour férié, j’bosse assez,
De cette lettre du quatorzième, je vous souhaite une bonne année.

Mercredi 06/01/2021 : Silence n°193

Un mot proposé par les abonné·e·s sur instagram ! Un texte sur lequel je me suis fait plaisir et que je trouve assez riche… Presque criard !

Dès l’école, j’ai vu le harcèlement que les mots crient,
Il est normal d’être d’argile quand même tes potes rient,
Quand tu n’es que pupille, on t’apprend à détourner le regard,
A n’pas combattre les injustices si tu n’cherches pas la bagarre,
Et comme le silence est d’or, on a fini par nous l’acheter,
Il faut du plomb dans la cervelle pour entendre notre lâcheté,
Nous sommes des Citoyens sourds et muets au milieu de ces Cités,
Attendant qu’elle s’ébruite; notre muette complicité,
Il y a des paroles de fond, mais ce sont celles que l’on enterre,
Le brouhaha ambiant est le meilleur moyen de nous faire taire.

Jeudi 07/01/2021 : Capitole n°194

Un pur texte d’actualité, suite aux débordements qui ont eu lieu aux Etats-Unis. Des événements troublants sur lesquels j’ai eu envie de poser quelques mots…

Faut-il que finalement on le fasse taire, qu’on lui censure les mains ?
A l’heure où on apprend que, déjà, il a du sang sur les mains ?
Il joue la confusion, la frustration pour instaurer le joug du doute,
Quand la confiance est brisée, c’est que la démocratie fait fausse route,
Je sais que certains font de même en France, ailleurs, je n’suis pas dupe,
A nous répéter que l’avenir n’est qu’une question de voile ou de jupe,
Ils creusent les oppositions et nous obligent à choisir un camp,
Nous font croire que la question n’est pas s’il y aura un affrontement, mais quand,
Je ne répond pas à l’appel, je ne partage pas leurs invectives,
Je ne regrette pas des temps meilleurs, j’en entretiens la perspective.

Vendredi 08/01/2021 : Rave Party n°195

Sujet récurent dans l’actualité, la rave party qui a eu lieu près de Rennes. A sa manière, cet événement m’a fait penser à la fable de la Fontaine, la Cigale et la Fourmi. Ce texte en est donc une inspiration très libre. Et comme la Fontaine dans sa fable, je cherche plus à questionner qu’à moraliser.

Quand le virus a fait tomber l’hiver de ses funestes flocons,
Que les chiens sont au chenil et que les chenilles sont au cocon,
Il poind dans les prés une aquarelle à contrechamp,
Vestige très frais d’une d’ivresse aux doux penchants,
Les cigales sentent rances, évidence de danses en transe,
Les fourmis, d’une sentence : “Crasse audace de Garces en strass”.
Par ces quelques mots, je souhaiterais qu’elles se rabibochent,
Irresponsables cigales, peut-être, mais enfin, voyez,
Qu’elles ont rappelé que lorsque vient le temps de la débauche,
Les fourmis sont en droit d’espérer un peu plus que leur foyer.


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Fais Dix Vers – Semaine 36

Huitième mois / Impro n°9 / Attestation / Suite / Sapin

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Salut à les Rathuré·e·s ! (Allez, faut vous-y faire parce que je vous appellerai tout le temps comme ça maintenant ! )

S’il faut retenir une chose de cette semaine, c’est qu’elle est marquée par une écriture à l’instinct. Peut-être un peu moins de recherche dans les textes. Cependant, il s’y trouve de jolies petites surprises, donc je ne peux que vous inviter à vous laisser surprendre par des textes d’apparence plus simple.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 14/12/2020 : Huitième mois n°176

Huit mois de Fais Dix Vers, et je suis assez fier du chemin parcouru jusque là, bien qu’il reste tout à faire.

Un texte avec lequel je me suis amusé, je ne trouvais pas d’autre moyen de placer acrostiche sinon ! Une petite quinzaine de thèmes à réutiliser :
Vaccin, Deuxième vague, Divagation, Cinq heures, Accent, Adresse, Utilité, Pause, Météo Matinale, Couvre feu, Sommeil, Arecibo, Mathématiques, Acrostiche, Théâtre

Se permettre une pause, au gré des divagations,
Ignorer la deuxième vague et toutes ses émanations,
Ce texte est mon petit théâtre; une scène en sommeil,
Elle s’adresse, tel Arecibo, aux astres, au soleil,
Simple vaccin contre cette morosité banale,
Tempête en couvre feu dans la météo matinale,
Voile brumeux, à cinq heures dont je fais ma thématique,
Rien en fait, si ce n’est un texte aux accents mathématiques,
Apprenez ici que ces vers n’ont qu’une utilité postiche,
Ils ne sont qu’une occasion de plus pour un nouvel acrostiche.

Mardi 15/12/2020 : Impro n°9 n°177

Le premier jour du mois de « Fais Dix Vers », une impro ? Je ne sais pas si je vais vraiment prendre ce rythme, mais c’est de nouveau tombé comme ça pour entamer ce neuvième mois. J’ai ouvert le micro, je me suis lancé. L’enregistrement dure en tout une vingtaine de minutes, il y a du bon, du moins bon. J’ai choisi un passage, un « redémarrage » après une pause. Je ne me suis pas arrêté à dix vers, mais je ne vous en livre que dix… Et un peu plus !

Le rendez vous est mensuel, c’est presque consensuel,
Et entre le micro et moi, c’est un duel sensuel,
C’est l’impro numéro 9 et on est déjà mi-décembre,
Je t’assure que le feu est toujours là, il en a mis des cendres,
J’essaye de voir où est ce que va cette entreprise de séduction,
J’ai l’impression d’en faire plus pour n’avoir que des réductions,
J’ai plus envie de compter, j’ai plus envie de les dompter,
J’ai juste envie de vous dire tout ce que j’ai envie de raconter,
Et si jamais y’en a trop, t’inquiètes tu sais que je les couperai,
De toute façon, il faut qu’il tombe, à un moment le couperet.

Mercredi 16/12/2020 : Attestation n°178


Généralement j’écris mes Fais Dix Vers le matin. Mon objectif est d’avoir écrit, enregistré et préparé la publication à midi. Mais mardi soir, je me suis senti inspiré par le retour du couvre-feu. Le texte a coulé tout seul et c’était assez agréable. J’avais envie de jouer sur des rythmiques différentes entre les vers, ce que je fais rarement sur ces textes courts. Un texte écrit à l’instinct et qui annonçait d’ailleurs l’énergie de la fin de semaine.

Ce soir je sors ; pour respirer ; pour m’inspirer,
Avec cette culpabilité, l’impression de tout empirer,
Comme si j’devais éviter les flics, pour simplement m’évader,
Comme si j’devais plus suivre la marche pour aller m’balader,
Ce soir je sors ;  voici mon attestation ;
Ce ne sont que des vers, pas un pamphlet de protestation,
Comme si je devais vivre, ce besoin d’aller me vider,
Comme si je devais être ivre du souvenir de ces belles idées,
Ce soir je sors ; mais t’inquiètes ; je ne fais pas le con,
Ce soir je sors ; pas plus loin que mon balcon.

Jeudi 17/12/2020 : Suite n°179

La suite… Ce texte fait écho à la démarche dans laquelle je suis en ce moment. J’essaie de me projeter, de comprendre comment je pourrais rendre le travail quotidien que je fais viable, économiquement parlant. J’ai des idées, des certitudes même, il me reste à vous convaincre de les partager avec moi. En attendant, j’ai écrit ce texte, à l’instinct, encore une fois.

En ce moment, je me dis que j’attends la suite,
Est ce que j’me mens, est ce que je prends la fuite ?
Je trace des lignes pour dégager un horizon,
Il parait que c’est bon signe, que j’me rapproche d’la guérison,
Je ne sais pas si je suis prêt à voir de près l’après,
Franchement, j’aimerais savoir aborder tout ça sans apprêt,
Ca me parle pas un coeur de cible, j’avoue j’y suis pas sensible,
J’veux juste crier l’indicible pour repousser les possibles,
J’ai du mal à me projeter, pourtant je l’aime cet art rétro,
Je vois la fin approcher alors qu’j’ai même pas terminé l’intro.

Vendredi 18/12/2020 : Sapin n°180

Il était temps que Noël s’invite un peu dans tous ces Fais Dix Vers ! Et c’est par les sapins que c’est arrivé. J’ai eu un petit souci de rythmique sur les deux derniers vers, mais j’y tenais trop car tout le texte reposait sur eux.

Comme chaque hiver, et bien que ça ne lui plaise guère,
Le roi de la forêt se met sur le pied de guerre,
Son bois droit propose plans hypothétiques et conseils,
Il sait qu’avec des scies, on peut mettre un sapin en bouteille,
Malgré tout leur panache, les arbres ne peuvent se défendre,
Il suffit d’un coup de hache pour que leur tronc vienne à se fendre,
Il finit par tomber, le général aux couleurs béret vert,
Celui qui fut couvert de médailles en découvre le revers,
Curieuse défaite pour le chef des opérations,
Car même vaincu, il croule sous les décorations.


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Fais Dix Vers – Semaine 35

Sommeil / Arecibo / Mathématiques / Acrostiche / Théâtre

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Salut à les Rathuré·e·s ! (Eh oui, ça revient !)

L’importance d’être constant, comme l’écrivait Oscar Wilde. Une importance que je ne sais considérer, tant je suis inconstant au sujet des vidéos compilations. Nous voici donc retourné à l’ancien format. Parce que je n’arrive pas à faire quelque chose qui me plait avec le « nouveau ». Le principal est là, vous avez l’audio pour accompagner les textes. On visera mieux, mais plus tard.

Une reprise en douceur avec beaucoup de plaisir dans l’écriture, des textes assez ludiques, quelques petites pirouettes… Bref une semaine lors de laquelle le slam s’est fait délice !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 07/12/2020 : Sommeil n°171

Retour des challenges du Décor du Verlan sur instagram avec le thème du sommeil. Un lointain souvenir du marchand de sable, de Pimprenelle et Nicolas… Et ce texte s’enfonçaient dans les songes…

J’ai demandé au marchand de sable comment bâtir des châteaux,
Il m’a conté une fable; tout droit sortie de son chapeau,
Bonimenteur à la verve habile, élégant mytho logique,
L’histoire de deux héros fragiles aux accents mythologiques,
Le dieu des Rêves ne convoitait plus que richesses et trophées,
L’or fait morfler Morphée, déformé; mais fort des efforts d’Orphée,
Sa musique et ses poèmes le libèrent de ses chimères,
D’une bastide bohème, lui édifie un palais de vers,
J’ai demandé au marchand de sable comment bâtir des châteaux,
Il m’a dit “t’en es capable”; et depuis je me lève tôt.

Mardi 08/12/2020 : Arecibo n°172

Mais c’est quoi Arecibo ? Un téléscope géant à l’écoute de l’univers que vous avez peut-être aperçu dans Goldeneye ! Cette oreille gargantuesque s’est en partie effondrée le week-end dernier, dans des images impressionnantes. Ca m’a inspiré ce texte.

J’ai toujours aimé entendre les étoiles qui scintillent,
Fasciné par les billes d’une nuit noir qui brille,
C’est un lointain si quotidien, c’est un proche si distant,
C’est le mystère d’un rien, l’approche de tous temps,
De cette oreille accolée aux murmures des nébuleuses,
Tombée sourde à l’univers, ses muses fabuleuses,
Un puit sans fond de connaissance qui vient à se combler,
D’un vieil observateur aveugle trop accablé,
Moi, je les écouterai toujours, je suis Arecibo,
Il n’y a que sous les astres que l’art est si beau.

Mercredi 09/12/2020 : Mathématiques n°173


Le classement est tombé, et les petit·e·s français·e·s sont de moins en moins bien classé·e·s en mathématiques… Les éditorialistes se donnent à cœur joie de trouver toutes les raisons du monde, je me suis dit que moi aussi !

Nos élèves ne mangent plus à la table des multiplications,
Ils additionnent sur des écrans sans la moindre application,
Leur cerveau est un gruyère quand on leur parle de calcul emmental,
Et c’est tout un fromage pour interpréter un camembert si mal,
A l’heure où tout est cookie, les petits écoliers n’ont pas lu leur leçon,
Mais pleines d’inconnues, les équations d’éducation le sont,
Donc je lis en ligne qu’on ne consomme plus de produits en croix,
Tous ces articles qu’on signe, qui disent que le niveau décroît,
Franchement, peut-être que si en maths nos enfants sont si moyens,
C’est simplement que même bons, nos professeurs manquent de moyens.

Jeudi 10/12/2020 : Acrostiche n°174

La veille j’animais un atelier d’improvisation rimée en ligne. J’ai utilisé Acrostiche une bonne dizaine de fois, mais jamais à bon escient, il ne m’en fallait pas plus pour en faire le thème du jour.

Avant toute chose, ce n’est pas une énigme,
Car la réponse est déjà dans le paradigme,
Roublardise sans aucune subtilité,
Oubliez la poétique futilité,
Silhouette effacée, couchée dans l’horizon,
Trait vertical pour lui offrir une raison,
Il se glisse au fond de cette mise en abyme,
Ce mot que j’honore ou peut-être que j’abîme,
Heureusement, il a fallu qu’il soit en dix,
Et ce sera ici mon tout dernier indice.

Vendredi 11/12/2020 : Théâtre n°175

Les théâtres restent fermés. Et si je comprends bien le pourquoi, je suis toujours un peu perplexe devant la logique du plan d’ensemble. J’espère simplement que le spectacle vivant le sera toujours à la sortie de la crise sanitaire.

Pour l’encourager, j’ai caché douze dramaturges dans ce texte, je vous laisse les retrouver. Il y en a un en double, il ne compte qu’une fois !

J’entrouvre les portes du théâtre, entrebaillées aux corneilles,
Et dans le songe d’une nuit d’été, j’expire de sommeil,
Les grandes tirades ne résonnent plus en ces féroces temps,
Alors chimères, rhinocéros et lionnes naissent qu’aux tempes,
Pendant qu’on continue à jouer, nos corps faits d’eau ont beau suer,
Les mots lierres prennent racine, sur des planches bossuées,
Les répliquent m’arrivent aux oreilles, me glissent dans le dos,
J’ai envie de détacher la corde, d’agir au double rideau,
Retrouver ces mélanges pluriels, m’enivrer de ces “cocktaux”,
On se paumera dans l’imaginaire avant le retour au plateau.


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Fais Dix Vers – Semaine 33

Accent / Adresse / Utilité / Pause / Météo Matinale

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Salut à les Rathuré·e·s ! (Eh oui, toujours !)

Quelques petites choses à vous dire avant de parler des textes de cette semaine !

La semaine prochaine, je m’accorde une pause créative, mais je tiens le rythme quotidien de Fais Dix Vers malgré tout. J’en profite donc pour faire avancer l’histoire d’Alahan et du couvre feu. En revanche, samedi prochain, il n’y aura pas de publication sur le blog. Je ferai une publication spéciale lors du dixième « chapitre » de la série couvre feu, avec le texte complet et une version audio et vidéo !

Concernant les textes de la semaine, en toute honnêteté, j’ai senti la fatigue et le besoin de vacances, d’autant plus que j’écrivais et j’enregistrais les textes pour la semaine prochaine en parallèle. Néanmoins, je me suis fait plaisir en essayant d’autres mécaniques d’écritures pour le texte de mercredi par exemple, en prenant des sujets d’actualités, ou des sujets plus libres. Bref, les vacances me feront du bien, mais je ne suis pas mécontent de cette série de Fais Dix Vers.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 23/11/2020 : Accent n°161

Un thème qui s’inspire évidemment de la loi contre la « glottophobie », c’est à dire la discrimination linguistique à cause des accents à l’oral. J’ai ici détourné ce thème en m’intéressant à l’accent, signe graphique de ponctuation. La mécanique de ce texte repose sur le nombre d’accents dans un certain nombres de mots.

Ils se ressemblent trait pour trait, et pourtant ils sont en débat,
Le premier veut monter haut quand l’autre souhaite rester bas,
Le grave trouve ça futile, mais l’aigu lui est jaloux,
Qu’on ne le trouve pas çà et là ou encore on ne sait où,
On préfère organiser un évènement qui les fédère,
La discussion est légère quand soudain tout s’accélère,
Ils prennent des accents de mégère, le ton devient sévère,
Et l’aigu prend le dessus, c’est délétère, ça dégénère,
Il faut attendre l’intervention de l’accent circonflexe,
Qui en tête à tête met un terme à ce cirque si complexe.

Mardi 24/11/2020 : Adresse n°162

Jour de l’adresse d’Emmanuel Macron aux français. J’ai joué sur le double sens du mot. Je pense que le texte parle de lui-même… Bien qu’il puisse être interprété de différentes manières !

Ecoutez cette adresse, c’est un discours de précision,
Pendant que l’on s’engraisse, enregistrons nous les prévisions ?
Je sais que vous êtes des flèches, j’n’ai pas envie de juger,
Mais à trop tirer sur la corde, à jongler avec vos sujets,
Tout finira par s’effondrer, parce que l’humain chamboule tout,
C’est ce sur quoi on s’est fondé, et de la base découle tout,
Un numéro d’équilibriste, sur lequel je ne veux pas m’épancher,
A force de jouer les balances, c’est normal qu’on finisse par pencher,
Alors je reste aux aguets et je vous observe deviser,
Sans m’empêcher de penser que vos adresses ont deux visées.

Mercredi 25/11/2020 : Utilité n°163


On parle beaucoup d’utilité, pour justifier de la fermeture de tel ou tel lieux… Alors je me suis posé la question de la mienne, d’utilité.

Je ne revends pas d’avions, pas d’actions,
Je ne négocie ni argent, ni avoirs,
Je ne produis pas et je n’investis pas,
Pas plus que je ne façonne de mes mains,
Je suis de la cohorte des inutiles,
J’essaie de vous offrir des réactions,
Des sentiments, de transmettre des savoirs,
J’avance des idées, j’oeuvre à petit pas,
J’espère changer la donne pour demain,
Alors, de la sorte, serais-je utile ?

Jeudi 26/11/2020 : Pause n°164

Quand je vous dis que j’ai besoin de vacances… Néanmoins, j’aime beaucoup ce texte.

J’arrête; j’ai juste envie de figer le temps; attends,
C’est une fatigue passagère, j’entends, rien d’important,
A courir derrière la trotteuse, tu t’feras du mouron,
Même si tu la dépasses, tu tourneras jamais qu’en rond,
Je n’ai pas envie qu’le temps m’aiguille, je fuis hors du cadran,
Peu m’importe vos classements,  je sais que je n’ai pas d’rang,
Je ne joue pas contre la montre, je n’ai pas de faux airs, oh,
Moi, je remonte le compte pour y trouver l’instant zéro,
Alors j’écrirai des contes pour épuiser vos conjectures,
Avant je fais une pause; puis je rappuie sur lecture. 

Vendredi 27/11/2020 : Météo Matinale n°165

Je reste sur une thématique matinale, comme vendredi dernier !
Un texte que j’ai voulu imagé !
Petite explication sur le vers sur la chocolatine : j’ai imaginé que c’était un mot valise entre chocolat et piscine ! Pour le reste, je pense que les images parlent d’elles-mêmes. 

J’dévore un magazine aux pages feuilletées, une chronique météo,
Pour me marrer je bois la tasse dans laquelle je mets thé, eau,
Je me sers un grand bol d’air frais avec un nuage de lait,
Un tourbillon crémeux et des bourrasques de riz soufflé,
Je cueille des pétales de blé grillées au juste dorage,
Trempe mon éclair au café dans un verre de jus d’orage,
Secoue un courant ascendant, un soda, ça donne un chaud cola,
Plonge dans une chocolatine, c’est un bain au chocolat,
Je termine un bonhomme de flocons sous un blizzard d’avoine,
Fin de la chronique, de ce petit déj’ au temps idoine.


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Fais Dix Vers – Semaine 32

Impro #8 / Vaccin / Deuxième vague / Divagation / 5h00

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Une troisième semaine avec le format vidéo ! Et autre bonne nouvelle, je vais vous proposer les Fais Dix Vers en podcast d’ici peu, pour celles et ceux qui n’ont pas (ou n’aiment pas) instagram !

Cette trente-deuxième semaine de Fais Dix Vers fut très agréable avec de l’actu, de l’impro et de la poésie !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 16/11/2020 : Impro 8 n°156

Début du huitième mois, Impro n°8, il n’y a rien à dire de plus !

Huitième mois et c’est l’impro numéro huit,
Je te propose ce premier vers, on verra ce que tu prends ensuite,
Tu peux me chambrer au tel, moi je finirai en suite,
Si j’écris des textes plein, c’est parce que mon cerveau est en fuite,
Y’a pas de trame, y a pas d’idées, tu verras qu’y a pas de conduite,
Moi je reste loin des projecteurs, je préfère rester à la poursuite,
Alors peut-être que je fais une pause, volontaire ou bien fortuite,
De toute façon depuis le début cette impro est mal produite,
Allez je te l’avoue, j’ai un peu la migraine, un peu la nausée, comme un lendemain de cuite,
Mais je continuerai de faire des rimes riches pour des poésies gratuites.

Mardi 17/11/2020 : Vaccin n°157

Forcément, difficile de ne pas entendre parler de la course au vaccin pour se prémunir de la covid, tout comme il est difficile ne pas croiser les premières oppositions au vaccin. Alors ça m’a inspiré cette petite histoire.

Après une séance d’acupuncture, Paulo n’supporte plus les piqûres,
Seulement il a rendez-vous pour une cure, à l’hôpital, rue d’Epicure,
Il ne veut pas reconnaître ses peurs, alors il préfère les justifier,
Il a devant lui un petit quart d’heure, il s’installe derrière son clavier,
“Pasteur, c’est le berger, la seringue le bâton, les vaccinés les moutons,
C’est migraines, aigreurs, démangeaisons cutanées et boutons, alors doutons !
Vous trouvez ça normal que nous souffrions tant alors qu’on nous dote d’un soin ?
C’est prouvé, quelque chose va mal ! Cherchons l’aiguillon dans la botte de foin.”
Son post est partagé, repris, commenté, agrémenté, il ne peut plus gérer,
Paulo pouvait-il imaginer à quel point son virus se propagerait ?

Mercredi 18/11/2020 : Deuxième vague n°158


On reste dans une thématique Covid, deux jours de suite. Avec un texte que j’ai voulu ici à la fois plus direct et imagé. 

J’entends parler d’une deuxième vague, dans des discours houleux,
Je me rappelle qu’on divague, lors d’un mois d’août au cours douteux,
A écumer les arguments, ils s’enfoncent dans des sables mouvants,
Et ne gardent la tête hors de l’eau qu’à l’aide d’appels émouvants,
Je ne reproche pas les erreurs, mais qu’on refuse de les reconnaître,
Je remonte leurs paroles fleuve pour trouver où la source peut naître,
Parce que pris dans la tempête, on ne peut voir tous les horizons,
Et que tenir la barre n’assure pas de prendre le cap de la raison,
Face à la déferlante, est-ce étrange d’espérer un mea culpa,
Pas pour nous saborder; non;  pour que le navire ne coule pas.

Jeudi 19/11/2020 : Divagation n°159

Un peu malade, un peu la tête dans les nuages, j’avais quelques images à l’esprit… Toujours avec cette envie de raconter quelque chose, tout de même.

Je divague d’ennui devant les jours qui s’écument,
En voici quelques extraits à quoi ils se résument,
Minuté, je vis au rythme que le métro nomme,
Et j’ai recherché l’âme soeur auprès d’une nonne,
Elle m’a couvé, on est tombé dans le déni,
Sur la paille, depuis que je suis tombé du nid,
Une plume de pendu, je ne sais ce qui me branche,
Coquille fendue par des grains de critique franche,
Petite tête jaune qui point, douce sévère,
Poète volatile, je me nourris de ces vers.

Vendredi 20/11/2020 : 5h00 n°160

Je me suis réveillé à 4h00, et il m’a été impossible de retrouver le sommeil, alors ce texte est venu presque tout seul. La seule question à laquelle je ne sais pas répondre c’est : pourquoi est-ce que je l’ai appelé 5h00 ?

Deux fenêtres clignotent des yeux, je vois leurs paupières s’envoler,
Les gouttières se servent une dernière larme pour rigoler,
Sur les balcons, les plantes terminent une soirée trop arrosée,
Les gardes-corps soulèvent la fonte avant d’enfin se reposer,
Cul vissé au plafond, les ampoules craignent de se faire griller,
Par la porte cochère, à cheval sur les horaires, entrebâillée,
Le tapis pratique son yoga, le parquet craque pour un latte,
Alors que les calendriers mal effeuillés émergent déjà datés,
Le réveil du téléphone ne sonne pas, il a déclaré forfait,
Chronique au pied d’un immeuble encore dans les bras de Morphée.


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Fais Dix Vers – Semaine 27

Société / Sixième mois / Voyage en train / Couvre feu / Couvre feu II

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Salut les Rathuré·e·s ! Voici la compilation des textes de la vingt-septième semaine de Fais Dix Vers. Pas de compilation vidéo parce que j’avoue que je doute de la pertinence de ce format, donc je vous laisse me faire vos retours si vous pensez que ça manque.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 12/10/2020 : Société

Un thème (Société) et une contrainte (l’utilisation de rimes multsyllabiques) tirés du concours proposé par Le Décor du Verlan sur Instagram. Cette fois-ci j’ai essayé de réutiliser un des morceaux de texte envoyé pour le concours, et de le compléter. Je trouve qu’on sent la rupture entre les quatre premiers vers et la suite, mais que l’ensemble fonctionne malgré tout.

J’avoue l’humilité, j’ai mille idées,
Que vous n’auriez jamais su, mais,
J’ai voulu militer, j’émis l’idée,
Pour commencer à assumer,
J’ai cauchemardé de vos vies de rêve,
Moi qui finirai alité,
De ceux qui choisiront comment on crève,
Elle est là ma réalité,
Dans cette société de satiété,
J’me noierai dans l’anxiété.

Pour le plaisir, les deux autres textes que j’avais proposé pour ce défi, je trouve qu’ils valent le détour. Bien que je me sois peut-être trop focalisé sur la technique.

Je pense aux oubliés, employés, ouvriers,
Ceux dont les droits comptent moins que la crise éco,
Qui doivent tous briller sans ployer ou vriller,
Je ferai résonner loin leurs cris et échos.

Sans abris, héros délaissé, décoté,
Il s’efface devant l’épique mise au ban,
Epuisé, érodé, laissé de côté,
Il fait face devant les pics mis aux bancs.

Mardi 13/10/2020 : Sixième mois

Le 13 octobre on fêtait les six mois de Fais Dix Vers ! Comme vous en avez maintenant l’habitude, la contrainte pour le texte du jour était de replacer tous les mots thèmes du mois, au service d’une petite histoire. Et ces mots qu’il me fallait réutiliser, les voici :

Bug, Impertinence, Grève, Revue de Presse, Tenue Républicaine, Poésie des rêves, Congé paternité, Rouge, Ecriture, Disparition, Donald, Mars, Emotion, Instagram, Toboggan, Soixante, Nobel

Je mange un mars sur le canapé et je profite de mon congé paternité,
Entre deux disparitions, ma revue de presse m’extirpe de ma sérénité,
Sur le gros titre d’un journal, j’apprends que j’ai gagné le nobel de littérature,
Mes poésies de rêves sur instagram seraient donc de la haute écriture,
Malgré la grève, les manifs et la cohue, je parviens à prendre un avion,
Atterrissage d’urgence, sortie par le toboggan, un bon lot d’émotions,
Surprise, soixante gardes bien en ligne m’attendent dans leur tenue républicaine,
Une impertinence oubliée lorsqu’ils m’escortent jusqu’au palais de la Reine,
Là, il y a mon effigie sur un mug et même Donald veut me faire un hug,
Lorsqu’un chambellan rouge de honte vient m’interrompre, en fait il y a eu un bug.

Mercredi 14/10/2020 : Voyage en Train

En voyage, j’ai eu l’idée de prendre ce thème du voyage en train dans une gare. C’est un clin d’oeil au texte de Grand Corps Malade, Les voyages en train, texte qui a mis le slam sur le devant de la scène dans les années 2000.


Moi j’ai découvert le slam au cours d’un voyage en train,
Donc c’est normal que pendant un trajet j’en écrive un,
Le mien a commencé, il y a longtemps, je suis monté sans hésitation,
Je me souviens qu’on étirait le temps, on a laissé filer les stations,
On raillait les contrôleurs, tous ces quais bondés sur lesquels les autres s’égarent,
On entrait à l’heure, avant que les perturbations ponctuent, elles, sans crier gare,
On s’est mis des poutres dans les roues, toutes ces épreuves que l’on traverse,
Alors naturellement on ralentit quand nos yeux pleurent des averses,
J’ai même voulu en descendre, quand je ne voyais plus le bout du chemin,
Mais au fond ce que je veux savoir, c’est où il nous conduira demain.

Jeudi 15/10/2020 : Couvre-Feu

Le lendemain de l’annonce du couvre-feu, je ne pouvais passer à côté de ce thème. Cependant, j’ai souhaité le décaler, et entamer une histoire légendaire, qui demandera à être continué. Le texte du vendredi en est d’ailleurs la suite immédiate.

Alahan était gardienne du feu sacré,
Jeune orpheline, on lui fit faire la promesse,
Cérémonie au cours d’une divine messe,
Que sa vie et son âme y seraient consacrées,
Quand dans une nuit, les ombres churent sur elle,
Vieux temple de pierre envahi par les ténèbres,
Alahan fut assommée d’un coup aux vertèbres,
Se réveilla, embrumée, au pied de l’autel,
Malgré les entraves, Alahan souffrait peu,
Et, là, reconnut le prêtre du couvre-feu.

Vendredi 16/10/2020 : Couvre-Feu II

La bête que les anciens lui avaient décrite,
Colosse dominant les hommes de sa taille,
D’un corps de métal façonné pour la bataille,
D’un démon invoqué par de funestes rites,
Alahan le fixa, peau rougie par les flammes,
Les bras dressés vers le ciel, ses paumes fermées,
Son visage carré aux traits trop affirmés,
Torse aussi large que la noirceur de son âme,
Il psalmodia de sa gorge déployée,
Et se dressa, lugubre, au dessus du foyer.



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Colère Rouge

Combat rapproché, tir sportif ou initiation à la boucherie chevaline

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Je vous partage à nouveau une nouvelle écrite dans le cadre de l’Atelier des Nouvelles organisé sur discord par Justine et Margot.

Le thème était la réécriture d’un conte. J’ai choisi le petit chaperon rouge. Je vous laisse découvrir ma réinterprétation de ce conte !

Il était une fois, Eve, une jeune femme qui vivait avec sa mère dans une maisonnette non loin d’un village. De sa fenêtre, Eve appréciait de voir le pavillon de sa mère-grand à qui elle se plaisait à rendre visite régulièrement. Agile de ses mains, Eve s’était rapidement passionnée pour la couture et les arts manuels. Elle avait reprisé son premier vêtement à l’âge de cinq ans, animée par la crainte de se faire gronder par sa mère après avoir fait un accroc sur sa blouse. Elle eut sa première revue de mode à l’anniversaire suivant, et réalisa son premier patron à l’âge de sept ans. Depuis lors, elle avait réalisé toute sa garde-robe et la rafraîchissait régulièrement, au gré des modes et de ses envies. Sa mère était fière d’Eve, bien qu’elle lui reprochât sans cesse la trop grande légèreté de ses réalisations. Sa grand-mère l’adorait, mais elle regrettait que sa petite fille n’ait pas préféré les nombreuses activités auxquelles elle l’avait inscrite : combat rapproché, tir sportif ou initiation à la boucherie chevaline.


Ce matin-là, Eve passa une légère robe blanche, parfaitement ajustée. Elle noua un ruban de soie dans ses cheveux, chaussa d’élégantes ballerines et s’en alla rendre visite à sa grand-mère sous le regard désapprobateur de sa mère. La journée était chaude. Le soleil inondait le champ de blé voisin de ses rayons. Eve laissait glisser sa main le long des épis dorés, longeant le bord de la route. Un peu plus loin sur le chemin, elle croisa le Renard. Il se prélassait sur une pierre plate, dans le renfoncement d’un fossé, à la fraîcheur de l’ombre. Ravie de cette rencontre, Eve s’approcha de lui et le salua. Le Renard bondit sur ses pattes, bailla, gueule béante, et proposa à Eve de l’accompagner pour quelques pas :
« Je vais voir ma mère-grand, approuva-t-elle, enjouée.
— Une charmante attention, jeune demoiselle. De nos jours, les jeunes filles ne prêtent guère d’importance à leurs aînées. Voilà qui vous honore d’avantage. Votre grand-mère demeure-t-elle loin ?
— Oh, pas tant, répondit Eve. C’est le toit d’ardoise que l’on voit dépasser, juste au-dessus de cette rangée d’épis, ajoute-t-elle en pointant du doigt une surface grise qui dépassait du champ.
— Comme c’est proche, douce demoiselle ! Quel horrible détour faites-vous là ? Laissez-moi vous montrer un chemin plus court, à travers les blés d’or. »
Eve applaudit des deux mains l’idée qu’elle trouva charmante. Le Renard passa le premier, retenant les épis pour que la jeune fille puisse passer sans abîmer ses vêtements. Habitué au terrain, il se faufilait agilement et prenait régulièrement de l’avance. Eve le perdait de vue à travers la toison mordorée. Elle avançait avec moins d’agilité sur le sol cahoteux jonché de trou. La jeune fille se tordit la cheville deux fois, ses pieds glissaient dans ses chaussures aux semelles trop lisses. Comme elle avait complètement perdu la trace du Renard, elle pressa le pas. Elle tenta de se grandir, poussant sur la pointe de ses pieds pour voir au-dessus des blés. Elle ne vit pas un petit amas de cailloux, trébucha dessus et s’étala parmi les épis. Le Renard surgit alors, le sourire rieur.
« Aide-moi donc, au lieu de te moquer !
— Je m’en vais vous aider avec grand plaisir, douce demoiselle. »
Le Renard ne la secourut aucunement. D’un bond, il s’installa contre les jambes nues de la jeune fille, et se mit à se frotter de tout son long contre sa peau, ses mollets, ses cuisses. Il glissa même son museau sous les plis de la blanche robe. Eve protestait, prostrée dans la terre.
« Cesse donc, vil Renard ! Je ne veux pas de tes caresses ! »
Le Goupil n’écoutait guère et persiflait en se lovant contre la peau soyeuse d’Eve. Du haut de son crâne, il longea toute la jambe de la jeune femme, de haut en bas, et se retrouva à ses pieds. Eve ne manqua pas l’occasion. Elle lui assena un coup du talon dans l’abdomen. Le renard fut projeté quelques mètres plus loin, le souffle coupé. Il couina qu’elle n’était qu’une bien vilaine fille et qu’elle ne devrait plus jamais espérer son secours, puis il disparut derrière la tenture dorée. Eve se releva, essuya la terre et la paille de ses bras et sa robe, se frotta les jambes et courut jusqu’à la maison de sa grand-mère.


Devant la porte, elle tira la chevillette, comme elle en avait l’habitude, et la bobinette chut. Elle trouva sa grand-mère alitée, souffrante, une grande tasse de chicorée fumante sur la table de chevet. Eve lui porta un reste de galette rassie dans une petite assiette, l’embrassa sur le front et s’assit au bord du lit pour lui conter sa mésaventure. Son aïeule la scruta des pieds à la tête et poussa un grand soupir.
« Ah, mon enfant, que veux-tu… Les Renards sont ainsi ! Si tu pratiquais un peu plus régulièrement la savate comme je te le répète, tu n’aurais pas l’air si vulnérable, si accessible. Et regarde donc cet accoutrement ! Comment veux-tu qu’il n’ait pas senti son museau frétiller devant une si charmante belette. Ma belle enfant, tu ne pouvais pas savoir, mais voilà qui t’apprendra bien des leçons. Va donc voir dans mon armoire, et prends quelque chose pour te couvrir un peu plus. Oh, tiens, prends donc mon gros caleçon rose, il te fera un excellent survêtement. Et moi, je ne vais pas quitter le lit de sitôt, tu me le rapporteras plus tard, avec une bonne galette, veux-tu ? Rentre chez toi pour te reposer, mon Eve chérie, ta vieille grand-mère n’a pas la force de prendre soin de toi. »


Eve, caleçon bouffant sur les jambes, prit le chemin du retour. Au moment de s’engager sur la route des champs, elle rebroussa chemin. Elle n’avait aucune envie de recroiser le Renard. Elle prit un détour par le chemin du sous-bois. Elle s’y aventura, encore nerveuse. Le bas de sa grand-mère était bien trop large pour elle. La jeune femme devait sans cesse le relever ou le retenir de ses deux mains pour qu’il ne s’affaisse pas à ses pieds. Eve s’amusait de la drôle de démarche que le caleçon lui donnait. Elle le remonta jusqu’à sa poitrine, fit de grandes enjambées pour s’élargir le plus possible et que le gigantesque pantalon mette le plus de temps à redescendre. Dès lors qu’il passait sous sa taille, elle le relevait à nouveau et recommençait. Le Sanglier assista de loin à cette scène avec plaisir. Il rentrait de sa cueillette, aux pieds des chênes avoisinants, et aborda la jeune fille.
« Oh, belle demoiselle, que voilà un accoutrement bien inconfortable à porter !
— Je ne vous le fais pas dire, gentil Sanglier ! Il me semble avoir déjà fait des kilomètres tant le retenir me fatigue !
— Alors pourquoi donc porter de telles chausses ?
— C’est que ma mère-grand me l’a conseillé. J’ai eu quelques mésaventures avec un vilain Goupil, parce que j’ai l’air trop frêle et que je portais une robe trop badine, voyez-vous ?
— Si belle et si triste demoiselle ! Les Renards sont de malotrus personnages, je ne le sais que trop bien. Je vous fais le vœu que si un Renard venait à vous importuner en ma présence, je saurai le châtier ! Offrez-moi le plaisir d’être votre escorte jusqu’à votre maison, et prenez donc le loisir de retirer ce ridicule déguisement. »
Eve se laissa convaincre par l’avenant Sanglier. Elle retira le caleçon rose et le noua autour de sa taille, pour ne pas trop aguicher les Renards, malgré tout.

À mi-chemin, pourtant, le Sanglier se rua sur Eve. Il passa entre ses jambes, se mit à lui renfiler le haut des cuisses, puis avança un peu plus encore. Eve tenta de se dégager, mais le Sanglier fut plus rapide. Il fit un pas un avant, releva sa croupe, et fit quitter terre à Eve qui se retrouva à califourchon sur le sauvage cochon. Il se mit à s’agiter en tous sens, poussant des grognements. Eve lui tira les poils, tapa du poing sur ses épaules, mais le Sanglier n’en fit rien. Il se maintenait entre les cuisses de la jeune fille.
« Allons, belle jouvencelle, détendez-vous, et ce ne sera que plus de jouissance pour vous comme pour moi. C’est le destin qui a fait croiser ainsi nos chemins, rendons-lui hommage ! Comme il me serait pénible de vous faire du mal alors que je ne vous veux que du bien. »
Il prononça ses mots sans arrêter ses mouvements de va-et-vient, balançant Eve comme un vulgaire sac de glands. Elle frappait du talon sur sa croupe, essaya même de le mordre au cou, sans y parvenir dans le tumulte de ce porc à bascule. Le Sanglier, déjà âgé, s’essouffla en peu de temps, et se vautra par terre une fois qu’il en eut assez. Il exhala un râle satisfait.
« Vous voyez, belle damoiselle, comme les Sangliers savent mieux se comporter que les Renards ? Ne me remerciez pas, tout le plaisir fut pour moi. »
Eve se dégagea ardemment du quartanier et détala sans se retourner. Le Sanglier ne la pourchassa pas, satisfait et désemparé qu’elle s’en aille si brusquement.


Lorsque la mère découvrit Eve, les bras griffés, les cuisses tuméfiées et les yeux gonflés par les pleurs et la honte, elle ne put s’empêcher de la rabrouer. La jeune fille se hasarda bien à quelques explications, mais sa génitrice ne lui en laissa pas le temps.
« Cesse donc de te plaindre ainsi, jeune fille, la coupa sèchement sa mère. Vois-tu comme tu t’habilles ? Ne te l’ai-je pas assez répété ? Pourquoi donc es-tu allée aborder ce Renard ? Et ce Sanglier, n’as-tu pas retiré la culotte de ta grand-mère devant lui pour te remettre en robe ? Ne retiens-tu aucune leçon ? Si tu avais été aussi frivole avec moi, et que j’avais été à leur place, voilà bien un comportement que j’aurais eu ! Car la nature est ainsi faite. »
Eve baissa les yeux, penaude, coupable d’avoir tant fauté. Elle ne rétorqua rien à sa mère, celle-ci devait avoir raison. Elle poursuivit d’ailleurs sa diatribe.
« Ne va donc pas aguicher toutes les personnes que tu croises ! Si tu séduis sans cesse, ne te vexe pas ensuite de rencontrer tant de succès ! Voilà une jeune femme bien hypocrite, et ce n’est pas l’éducation que je t’ai donnée, ma fille. Et ne crois pas que tu vas rester là à chouiner. Ta grand-mère a besoin de son bas, c’est bien le seul qu’elle puisse encore passer. Et tu lui apporteras avec une galette et un petit pot de beurre, pour te faire pardonner de l’avoir dérangée avec tes enfantillages. »
Eve acquiesça d’un sanglot. Elle alla chercher dans sa penderie un épais manteau rouge, bien trop chaud pour une journée d’été, assorti d’une grande capuche. Elle mit le caleçon rose au fond d’un panier d’osier, y ajouta la galette et le petit pot de beurre, et s’apprêta à ressortir, les poings serrés. Sa mère la dévisagea, et afficha un sourire satisfait devant la tenue de sa fille. Elle prit un mouchoir pour lui sécher les larmes qui coulaient le long de ses joues.
« Une jeune fille ne se montre pas faible en public. Elle reste digne en toutes circonstances, Eve. »


Eve n’emprunta pas la route des champs, et moins encore le chemin des sous-bois. Il n’était pas question de rencontrer le Renard ou le Sanglier. Elle décida donc de passer par le sentier dans la forêt. Elle rabattit la capuche sur sa tête, ferma bien tous les boutons de son manteau et ne laissa dépasser qu’une main de ses manches, celle qui tenait le panier en osier. Elle marcha sans prendre garde à ce qui l’entourait, tête baissée, comme si on lui avait enfilé des œillères. Après le premier croisement, elle rencontra le Loup. Il la salua. Eve n’y prêta aucune attention et prolongea son chemin.
« Mademoiselle, tant d’impolitesse dans une si petite créature ! Ne vous a-t-on pas appris qu’il était de bonne manière de répondre lorsqu’on vous saluait ?
— Figurez-vous, messire Loup, que l’on vient de m’enseigner le contraire, à l’instant.
— J’entends cela. Permettez-moi de cheminer en votre compagnie.
— Je préfère ne rien vous permettre, voyez-vous ? Je me rends simplement chez ma mère-grand pour lui porter une galette et un petit pot de beurre, que ma mère lui envoie.
— Et j’aperçois aussi un bien laid tissu rose. Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup.
— Oh, pas tant, bien que ce ne soit pas le chemin le plus court que j’emprunte ici. Mais j’ai eu quelques déboires avec le Renard et le Sanglier sur d’autres allées, ainsi, je préfère passer par ici.
— Comme je vous comprends, douce enfant, les Renards et les Sangliers sont bien là les pires engeances et d’une piètre compagnie. Laissez-moi donc vous soulager de votre charge.
— Je ne vous laisserai rien, on me l’a déconseillé. »
Le Loup ne l’entendit pas de cette oreille. Il se saisit du panier d’Eve, argua qu’une si douce jeune fille ne devait pas être bête de somme et la précéda. Il connaissait le chemin. Eve chercha à récupérer son panier, sans jamais l’atteindre. Elle sautait autour du Loup qui prenait un malin plaisir à le porter trop haut pour elle et à sentir ce jeune corps se jeter sur le sien.
« Vous êtes bien excitée, douce enfant…
— Je souhaiterais seulement récupérer mon panier et reprendre ma route seule, rétorqua-t-elle froidement. »
Le Loup rit d’un son grave et ne cessa rien.

Alors qu’Eve essayait une énième fois d’attraper son panier, le Loup se délesta de sa cargaison, empoigna Eve par les poignets et la plaqua contre la froide écorce d’un frêne.
« Jeune pucelle, si vous tenez tant à ce que nos corps se touchent, permettez-moi de découvrir ce que vous refusez de montrer sous cette épaisse cape rouge. »
Le Loup découvrit d’une patte la chevelure d’Eve puis s’attaqua aux boutons du manteau. Eve ne lui en laissa pas le temps. Malgré ce que sa mère pouvait dire, elle n’avait que trop bien retenu la leçon. Elle lui asséna un coup de genou parfaitement exécuté dans l’entrejambe. La douleur étourdit la bête qui lâcha sa proie. Eve s’enfuit aussi vite qu’elle le put. Dans son dos, elle entendait la course du Loup qui, après avoir repris ses esprits, la traquait. Alors qu’elle regardait par-dessus son épaule pour voir où était son poursuivant, Eve heurta un corps mou. Le garde-champêtre, fusil à la main, insigne brillant sur la casquette et la poitrine, se tenait au milieu du sentier. Il rattrapa Eve, la calma avec bienveillance lorsque le Loup survint à son tour, haleté par la course. D’instinct, Eve se réfugia derrière le garde-champêtre.
« Jeune fille, ce Loup vous pose-t-il quelques problèmes ?
— Il a pris mon panier…
— Je l’ai aidée à le porter, rectifia le Loup.
— Il m’a plaquée contre un arbre…
— J’ai suggéré que nous fassions une pause…
— Il a tenté de me déshabiller…
— Elle est habillée bien trop chaudement pour une telle journée, elle va se sentir mal » termina le Loup.
L’homme fit repasser Eve devant lui. Il jaugea les deux êtres qui lui faisaient face. Le Loup se tenait bien droit, faisait bonne figure quand Eve fuyait son regard, avachie.
« Maître Loup, allez donc me récupérer ce fameux panier pour le rendre à la jeune fille, je vous prie. Elle ne souhaite manifestement pas votre aide. »
Le Loup s’exécuta sous la menace du fusil. Eve se retrouva seule avec le garde-champêtre.


« Belle infante, il n’est pas de bon aloi de se promener ainsi, seule en forêt. Ne vous l’a-t-on jamais appris ? Tous les contes le disent pourtant. Et puis, à porter un manteau si ample, on se demande bien toutes les jolies choses que vous pouvez cacher en dessous. C’est un joli papier cadeau que l’on a envie de déballer avec émerveillement, jolie demoiselle. Retirez donc cette capuche rouge et cette épaisse étoffe qui nous cache vos jolies formes. Je ne sais que trop bien ce que cherchent les jeunes filles qui sortent ainsi, sans chaperon. Laissez-moi vous contenter. »

À ces mots, le garde-champêtre lâcha son fusil et se saisit d’Eve, l’empoignant avec rudesse. Les mains de l’homme lui caressaient les cheveux, le dos, les hanches, les fesses. Il voulut, à son tour, arracher le manteau rouge d’Eve, mais les fermoirs résistèrent. Il s’énerva, relâcha sa poigne et Eve en profita. Elle esquiva sa prise, lui fila entre les bras, se jeta sur le fusil, se retourna d’une roulade et tira. La balle explosa dans le genou droit du garde, brisant ses cartilages, déchirant les tendons. Il s’effondra par terre, avant même d’avoir eu le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver. Le Loup pointa son museau, panier à la patte à cet instant. Il resta coi, devant la scène. Eve ne manqua pas l’occasion. Elle épaula l’arme, ajusta son tir et appuya sur la gâchette. Le Loup lâcha le panier sous la surprise du coup. Il découvrit son appareil génital sanguinolent, pendant béant, de quelques morceaux de chair déchirés. Il ne demanda pas son reste et prit la poudre d’escampette. Attirés par les coups de feu, le Renard et le Sanglier surgirent à leur tour dans la petite clairière. Eve n’eut aucune hésitation. Elle rechargea en un éclair le double canon, le pointa et fit feu. Les deux compères décampèrent, castrés à leur tour.

Eve s’approcha du garde-champêtre. Il baignait dans une mare de sang. Ses insignes de justice et de police étaient entachés. Elle colla son fusil sur sa tempe, posant un pied sur son genou décharné. Il la supplia de l’épargner.
« Je vous prie, alors, de retenir cette leçon, garde-champêtre. Et vous aurez charge de la faire connaître à tous les animaux de cette contrée. Apprenez que chaque jeune femme est son propre chaperon. Et que tant que vous, bêtes de mauvaise engeance, vous comporterez ainsi, nous serons des chaperons rouges de colère. »


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