Fais Dix Vers – Semaine 23

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La semaine dernière je vous parlais d’un nouveau format de compilation pour les Fais Dix Vers de la semaine. Il va falloir patienter encore un peu, mais j’y crois, j’y crois !

Toujours un peu de mal à reprendre le rythme cette semaine, cependant le plaisir revient, et je suis content d’avoir essayé un nouveau format pour le vendredi. Un concept « Revue de presse » que j’ai en tête depuis longtemps. Ca donne un résultat assez brut, et c’est une écriture un peu différente des autres textes, donc je ne sais pas si je le réitérerai, ou si je l’adapterai pour la suite.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 14/09/2020 : Cinquième mois

Le texte du cinquième mois, avec tous les mots thèmes à replacer, et en essayant de raconter une petite histoire !

Plan, Rythme, Biélorusse, Cheval, Brouillon, Empoisonnement, Lecture Labiale, Zone rouge, Cent, Dalmatien, Bricolage, Rentrée, Impro , Satellite, Grand place, Moule, Absence, Tour de France

Roger sifflote en rythme, égayé par la surprise de sa rentrée,
Grâce à son dalmatien, c’est l’amour qu’il vient de rencontrer,
Une charmante biélorusse, dans un magasin de bricolage,
Un peu brouillon, en impro, elle a été charmée par son timide bégayage,
En lecture labiale, elle a deviné tout son amour dans ces mots incompris
Il est en zone rouge, coeur à cent à l’heure, aucun doute, Roger est épris,
Déjà il rêve d’un Tour de France à Cheval, d’une demande en mariage sur la Grand Place,
Il avait pour seule compagne l’absence, aujourd’hui, c’est elle qu’elle remplace,
Mais ce soir elle le laisse en plan, Roger retrouve sa vie, son triste moule,
Il allume la télé satellite, apprend son empoisonnement, son monde s’écroule.

Mardi 15/09/2020 : Bug

Un peu dérangé par les problèmes informatiques qui m’empêchent justement de vous proposer ce nouveau format de compilation, j’ai décidé de les mettre à profit en en faisant le thème du mardi.

Peut-on être matérialiste et se prendre pour un artiste ?
Y a un bug dans la matrice et c’est vrai que ça m’attriste,
Je crois que je suis à cran malgré le bel écrin,
Une coque couleur airain pour un écran où on voit rien,
En fond un joli ciel pour oublier la panne logiciel,
J’adopte une attitude une stoïcienne en attente d’une réponse officielle,
D’une erreur système, en faire un facile thème,
“Avez vous bien branché l’appareil ? Possédez vous tous les items ?”
Pour atteindre le port USB, je vais devoir finir à la RAM,
Merci de m’avoir lu, respect, vous pouvez retourner à votre programme.

Mercredi 16/09/2020 : Impertinence

Impertinence, c’est le thème d’un défi musique qu’on s’est lancé avec Florent Beauvois sur instagram. Un thème, dix mots à placer, une instrumentale et quelques jours seulement pour écrire. Le résultat du défi est à retrouver sur youtube, mais j’ai décidé de garder ce thème pour le Fais Dix Vers du mercredi. A croire que l’impertinence m’inspire.

L’impertinence de prendre un thème déjà traité,
D’un trait déjà tracé, d’une trame déjà tressé,
Est-ce trop ou pas assez ? De l’esbrouf pour bavasser,
Les héros se font harasser quand les zéros vont pavoiser,
Ce texte vient d’une traite parce que ça va de mal en pis,
Qu’on a le droit à sa lampée mais pas au cana en paix,
Je dis ça de mon fauteuil doré, je ne suis qu’un impertinent de canapé,
Face à l’arbre qui cache la forêt, je prends de la hauteur pour voir la canopée,
Ce texte vient d’une traite parce que je refuse d’être esclave, et que c’est pour ça que je cravache,
Ce texte vient d’une traite parce que ce monde est laid et que l’impertinence rend vache.

Jeudi 17/09/2020 : Grève

Jour de grève, le thème était tout trouvé !

Aujourd’hui mes mots battent le pavé, ils devraient être chiffré,
Ils veulent prendre la rue, pas juste pour son air frais,
Ils s’inscrivent sur des banderoles, ils revendiquent haut et fort,
Ils comprennent leur rôle, ils écrivent dans l’effort,
Ils se font porteur d’un message, dans des slogans qui percutent,
Repris par des pancartes, des visages,les relais d’une lutte,
Certains les diront preneur d’otage, sans en comprendre le but,
Craignant en fait qu’un mouvement plus large ne débute.
Aujourd’hui mes mots ne se raturent pas, ils me proposent une trêve,
Comme celles et ceux qui occupent leur poste par devoir, aujourd’hui je suis en grève.

Vendredi 18/09/2020 : Revue de Presse

Un format auquel j’ai envie de m’essayer depuis le début de Fais Dix Vers, ce côté revue de presse, chaque vers doit faire référence à une info du jour ou de la semaine. Je trouve le résultat un peu brut, donc à voir ce que j’en ferai pour la suite, mais l’idée me plait !

Il va falloir s’habiller classe, pour rentrer à l’école,
Une marche se met en place pour que moins d’avions décollent,
On subventionne General Electric pendant qu’ils coupent le courant,
En roue libre, Bridgestone fait de même, de toute façon c’est courant,
Polémique pour un sapin, c’est l’arbre qui cache la forêt,
Celle qui brûle en Californie, et dont les fumées, en Europe ont affleurée,
Les Ouïghours s’échinent dans des usines, esclaves de la Chine,
Alors que face au Covid, certains pays reconfinent,
Roger Carel a vu la fin de son dessein animé,
J’espère que cette revue de presse ne vous aura pas trop laminé·e·s…

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Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi, ça se passe sur instagram, donc n’hésitez pas à m’y suivre ! Vous pourrez m’y proposer vos thèmes !

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Fais Dix Vers – Semaine 22

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Une semaine un peu compliqué. J’ai beaucoup de mal à retrouver mon rythme et mes repères d’écriture depuis le déménagement, donc les textes sortent un peu au forceps, selon les jours.

Néanmoins, à partir de la semaine prochaine, je vais pouvoir de nouveau vous proposer les compilations des slams, potentiellement dans un nouveau format que j’ai hâte d’essayer !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 07/09/2020 : Grand Place

Petit texte nostalgique, après mon départ de Lille. Si vous ne connaissez pas la Grand Place, il vous parlera peut-être moins !

Je les ai battus tes pavés, maintenant je pourrais t’en écrire,
Même si tu m’en as fait baver… Tu m’as pas aider à maigrir,
Je me suis abandonné sur ta fontaine, pour goûter aux merveilleux,
Je me suis baigné dans ta douceur, à y rêver mes jours plus vieux,
A l’ombre de ton fronton, tu sais, là où le soleil d’or,
J’ai entendu entre tes murs, qu’elle raisonne la voix du Nord,
Je me suis enrichis de quelques livres, sur les étals de ta vieille bourse,
J’ai collectionné les pièces classiques, de ton théâtre d’avant-garde,
Je t’ai croisée, parfois ivre, d’une soirée en bout de course,
Avec ce frisson dans ma colonne, quand ta Déesse me regarde.

Mardi 08/09/2020 : Moule

Je suis resté dans l’actualité lilloise pour ce deuxième thème, avec un article sur une brasserie ayant déversé des kilos de moules devant la préfecture du Nord pour protester contre la fermeture des bars et restaurants à minuit.

D’un gros titre, aperçu au cours de mes lectures,
Je vous rapporte que les moules manifestent devant la préfecture,
Les mollusques prennent la parole, sortent de leur coquille,
Du fond de leur casserole, ça fait des années qu’elles enquillent,
Elles ont scandé, crié, elles qui viennent de la grève,
“Bouillies ou grillées, nous aussi on a des rêves”,
“On est pas faites pour êtres mises à toutes les sauces,,
Continuez comme ça, vous nous mangerez en tacos !”,
Puis la foule de moules s’écroule, roule et déboule,
Ignorant les nid-de-poule jusqu’à retrouver la houle.

Mercredi 09/09/2020 : Absence

Plusieurs articles sur les absences dans les écoles malgré la rentrée scolaire, le mot thème était tout trouvé !

Depuis que j’écris en dix traits, faut avouer qu’j’suis distrait,
C’est pas que c’est triste mais j’suis à ça d’oublier d’enregistrer,
A dire vrai, ça finira par me faire défaut,
Au moment de dire comme un enfant, que tout ça c’est pour de faux,
Il suffit d’un regard pour que je m’égare,
Il suffit d’un kart pour que j’m’écarte,
Il suffit d’un bar pour que j’débarque,
Il suffit d’un chat pour que je m’échappe,
En ce moment, moi et la concentration, on forme un joli non-sens,
Alors j’écris ce texte au présent pour compenser mes absences.

Jeudi 10/09/2020 : Plan N

J’essaie de ne pas laisser cette série à l’abandon !

Ils roulent à toute allure, la police déclenche les sirènes,
Le premier coup de feu part et les véhicules freinent,
Le fourgon bascule en travers de la route et bloque la chaussée,
Trois autres voitures finissent leur course dans le fossé,
Les auteurs revêtent leur masque, envoient les gazs lacrymogènes,
Les gardiens se replient ou se défendent avec peine,
Hugo et Zola se jettent dans la mêlée désertée par la maréchaussée,
Font sauter la serrure et les menottes d’un Flaubert mal adossé,
Ils l’extirpent du siège arrière, l’éloignent des fumigènes,
Rembarquent dans les voiture pour aller écrire leur prochaine scène.

Vendredi 11/09/2020 : Tour de France

Je devais traiter le thème à un moment ou à un autre ! Dorénavant c’est fait (mais je pourrais changer légèrement le thème si j’ai envie de retraiter le sujet 😀 )

Je fais la course seule, j’ai juste envie de m’échapper,
Je continue tête baissée, je comprendrai ce qui pêche après,
Je vais d’étape en étape sans profiter du parcours,
Je trouve les arrivés longues et les départs courts,
C’est une course de fond, et je crois bien manquer d’endurance,
Si peu le font, c’est que ça doit bien demander un peu d’exigence,
Alors je me mets en danseuse, pour franchir la ligne,
Mais déjà pour le coup de feu, tout le peloton s’aligne,
Je ne veux pas de coupe, pas de médaille, pas de breloque de ferrailleur,
Je remets un coup de pédale, j’pars faire un plein d’air ailleurs.

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Fais Dix Vers – Semaine 18

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Semaine thématique. Comme je vous le disais la semaine dernière j’ai écrit tous ces textes le vendredi de la semaine dernière pour pouvoir prendre une semaine de vacances de « Fais Dix Vers ». Et je me suis dit que ce serait l’occasion de faire avancer l’histoire du cambriolage de la série « Plan ».  Avec en plus cette particularité que le texte de jeudi est le traditionnel « texte du mois », qui réutilise tous les mots thèmes mensuels.

J’ai essayé de garder la thématique du cambriolage pour le texte du mois, histoire d’avoir une certaine cohérence avec cette série.

J’ai une grosse déception, j’ai seulement pensé maintenant à utiliser les « lettres » des textes plan dans au moins une rime de chaque textes… J’aurais pu avoir l’idée plus tôt.

Globalement, cette semaine, pas les textes dont je suis le plus fier, mais l’histoire de « Plan » avance, avec une certaine cohérence, et c’est déjà pas mal !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 10/08/2020 : Plan H

Les images tournent en boucle sur tous les écrans,
Et dans la planque, ils sont tous un peu à cran,
Est-ce qu’on peut lui faire confiance, est-ce qu’il va fermer sa bouche ?
Baudelaire pense que maintenant il faut le laisser sur la touche,
Il connaît du monde, il a un bon avocat,
Il prendra deux ou trois ans, dans le pire des cas,
Mais que faire si on lui demande de témoigner ?
S’il prend peur, qu’il décide de se dédouaner ?
La discussion monte, les complices se fâchent,
L’ambiance devient insupportable dans leur cache.

Mardi 11/08/2020 : Plan I

Hugo et Balzac sortent prendre l’air,
Il va vite falloir trancher à propos de Flaubert,
Il est fiable, il ne dira rien aux insignes,
Mais ils doutent, en l’absence de consigne,
Parce qu’ils ne sont que les éxécutants,
Et que le talkie est muet depuis bien longtemps,
Si les patrons ont vu que l’un d’entre eux s’est donné,
Est-ce qu’ils ont décidé de les abandonner ?
Le groupe est à la discorde, ils entendent des cris,
La dispute s’est mue en bagarre, partout c’est l’hystérie.

Mercredi 12/08/2020 : Plan J

Le calme revient, la bande s’assagit,
Une seule question reste : “ comment on agit ?”
Ils décident de ne laisser personne sur le carreau,
De ne pas planter Flaubert derrière les barreaux,
Si les commanditaires ont décidé de se taire,
Le gang des auteurs n’est pas de ceux qu’on enterre,
Ils reprennent les plans, le déroulé de la mission,
Tout n’est pas trop tard le début de la rémission,
Et pour marquer au fer leur nouveau départ,
C’est de leur talkie walkie qu’ils se séparent.

Jeudi 13/08/2020 : Quatrième mois

Le texte du mois, avec tous les mots thèmes à placer ! On garde la thématique du cambriolage, le vol d’une Toile à Londres…
Les mots à placer : Défilé, Impro, Masque, Parole, Scène de jardin, Sommet, Gribouillage, Yeomen Warders, Défi, Plagiat, Plan, Van Gogh, Brouillon, Beyrouth , Canicule , Pont , Stock.

Londres, jour de carnaval, défilé déguisé, elle peut garder son masque,
Se fondre, relever le défi, ne pas se faire remarquer des agents sous les casques,
Elle a donné sa parole, et malgré la canicule, elle est allée au bout du larcin,
D’un Van Gogh au sommet de son art, représentant une scène de jardin,
Le commanditaire veut l’ajouter au stock de sa collection, il vient de Beyrouth,
Il l’attend sur le pont, comme convenu, juste au bout de la route,
Les Yeomens Warders la poursuivent, elle abandonne le plan, passe en impro,
Elle les sème dans une coursive, et livre la toile à temps, comme une pro,
Mais ce n’est rien qu’un gribouillage, un brouillon, un vulgaire plagiat,
Rien qui ne valait qu’on organise une pareille razzia.

Vendredi 14/08/2020 : Plan K

Ils ne se connaissaient pas, ne s’étaient jamais vu,
Se retrouver à faire un braquage, aucun d’eux ne l’avait prévu,
On les a contacté par une lettre, signature anonyme,
Juste en dessous un sigle incompréhensible, façon acronyme,
De ce qu’ils savent ils ont été recrutés au cas par cas,
Leur contact était le même, c’était le gars à la parka,
Il n’y pas de nom, pas de prénom, juste quelques pseudonymes,
Alors forcément, c’est la méfiance qui prédomine,
Dorénavant ils marchent ensemble, plus personne ne commande,
Leur plan est implacable, récupérer leurs dividendes.

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Fais Dix Vers – Semaine 17

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Il est maintenant sûr et certain que je ne pourrai pas refaire les compilations des Fais Dix Vers de la semaine avant septembre. L’ordinateur sur lequel je fais mes montages est en fin de vie, et il ne supporte pas de travailler sur des vidéos trop importantes (oui trois minutes, c’est déjà trop important ! )

Semaine un peu particulière puisque j’ai dû aussi enregistrer les Fais Dix Vers de la semaine à venir pour me permettre une semaine de vacances. Si je suis assez partagé sur les prochains Fais Dix Vers, que j’ai dû réaliser un peu à la va-vite, j’aime beaucoup les textes que je vous ai proposé cette semaine sur instagram.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 03/08/2020 : Brouillon 3

Je ne sais pas si ça devient une habitude, cependant, il est vrai que j’aime bien commencer la semaine sur un texte au format assez libre, que ce soit une impro ou un « brouillon ». Ca me met en jambe, si je puis dire. Un texte dans la même veine que les brouillons 1 et 2, avec des petits jeux de mots sur le monde de la papeterie ! (si j’avais su que je définirai ces textes de cette manière…)

J’écris souvent sur un clavier mais je ne suis pas hostile au bic,
Je me suis penché sur la question, j’en ai tiré un style oblique,
J’aimerais que mes textes vous scotchent, mais j’suis au bout du rouleau,
Et si mes papiers vous laissent de bois, c’est que j’fais pas du bon boulot,
J’essaie de faire des textes carrés, je veux toujours me justifier,
Tu pourras les écouter à l’aveugle, il faudra juste t’y fier,
Parce que je les gratte tous les jours, sans jamais toucher le gros lot,
Des numéros trop téléphonés, qui finissent par tomber à l’eau,
Mais je ne franchis pas la ligne rouge, je préfère rester à la marge,
Et déposer mon encre, pour lester mon amarrage.

Mardi 04/08/2020 : Pont

Le début de semaine a été marqué par l’inauguration du pont de Gênes, en Italie, qui s’était effondrée il y a deux ans. J’en ai fait un mot thème, qui a donné ce texte, qui fait écho à une nouvelle écrite il y a quelques mois maintenant : Le Pont de Kibbha.

Histoire réelle ou fictive d’une trajectoire à la dérive,
D’un bras de mer dérisoire coincé entre deux rives,
D’une horde de radeaux qui bardent ce bras d’eau,
Un pont édifié, d’une enjambée, en tira le rideau,
L’étendue devint ruisseau, et chacun put la franchir,
D’une contrainte océane dont on crut s’affranchir,
Laissant sous le pont, des passeurs au moral sapé,
Interdiction de naviguer, pour passer, y laisser sa paie,
Le lien devint barrière, d’une frontière amère,
Le pont ne le supporta pas, et se jeta à la mer.

Mercredi 05/08/2020 : Beyrouth

Comment ne pas évoquer la double explosion de Beyrouth qui eut lieu la veille. Un texte que j’ai essayé de garder tel qu’il m’est venu.

Je suis abasourdi par ces images que j’aurais voulu absurdes,
Encore étourdi par ces dommages qu’on rêverait d’absoudre,
Bloqué devant la violence de ces vidéos amateurs,
Interloqué devant l’impuissance, devant les fléaux destructeurs,
Je vois ces fumées d’ocre, et j’imagine ces odeurs âcres,
J’écoute les bilans et je crains juste le massacre,
Je crois en la résilience d’un peuple de survivant,
Qui va d’épreuve en épreuve, et continue d’aller de l’avant,
Aujourd’hui toutes mes pensées pour le Liban, pour Beyrouth,
Pour toutes ses âmes en peine que le malheur a jeté sur les routes.

Jeudi 06/08/2020 : Canicule

La canicule s’abat sur la France et il ne m’en fallait pas plus pour en faire l’inspiration du jour… Il faut dire que j’écris dans une pièce où il fait 30°c au minimum en ce moment, alors je n’ai pas eu à aller chercher bien loin. Un texte avec des « punchlines » mignonnes, qui fait toujours du bien à écrire !

Fleuve de sueur, douces effluves de transpiration,
Malgré l’odeur, j’en prends une grande inspiration,
Je brasse beaucoup d’air dans une pièce mal ventilée,
Je me suis découvert, tout nu, enfin, sous mon gilet,
J’ai pas la bonne attitude, ni les bonnes habitudes,
J’ai pas lu le fascicule pour passer cette canicule,
J’aime pas trop me mouiller, je donne des avis de raté,
Je commence un peu à sécher, je vais devoir m’hydrater,
Pour respecter mes idéaux, je n’ai pas remis de déo,
J’espère que ça ne s’est pas trop senti en vidéo…

Vendredi 07/08/2020 : Stock

Vendredi, je devais absolument écrire les cinq Fais Dix Vers de la semaine suivante. Un exercice vraiment compliqué pour moi. Fais Dix Vers, dans mon esprit, c’est vraiment un exercice de création quotidien. Déjà parce que c’est difficile d’écrire plus d’un texte par jour en plus de ce que je fais à côté, mais aussi parce que c’est le principe du format. Sinon, il me suffirait d’aller chercher de vieux textes, de les réécrire un peu, et je pourrais avoir plein de textes d’avance. Bref, j’ai eu beaucoup de mal à me mettre dans cet état d’esprit de créer du « stock », et ça m’a inspiré le thème du jour. Sur la forme, on reste dans la même lignée que le texte du jeudi, des « punchlines » mignonnes !

Aujourd’hui mon crayon moud, je prépare des rimes lyophilisées,
Et il ne faut pas trop qu’elles durent, où elles finiront fossilisées,
Je l’avoue, je suis à bout de souffle, donc j’écris ces mots sous-vide,
Est-ce que je suis encore bon à consommer ? Parce que moi j’me trouve livide.
Je rêve d’un voyage, en Grèce, et c’est pour ça que je me confie,
Mais je ne serai jamais une huile, dès qu’on me presse, je me liquéfie,
Je pourrais plonger dans de l’eau salée, même si c’était une saumure,
Et c’est vrai que je me laisse aller, je flétris comme un fruit trop mûr,
Alors là j’écris en vrac, pour faire quelques réserves,
Produire tous les jours, quel trac ! Il faut bien que je me préserve.

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Fais Dix Vers – Semaine 15

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Avant toute chose, pour cette quinzième semaine de Fais Dix Vers, j’ai eu quelques soucis techniques qui m’ont empêché de monter la vidéo compilation de la semaine. Mais vous pouvez toujours retrouver les versions audio des slams sur Instagram !

Mis à part ça, une semaine très plaisante, avec beaucoup d’actu, un texte sur un thème dont je ne me souviens plus l’origine (on me l’a proposé à un moment), et un joli défi pour le Fais Dix Vers de vendredi !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 20/07/2020 : Scène de Jardin

Le week-end dernier et le week-end précédent, j’ai eu la chance de faire mes premières scènes slam lors du festival Scène de Jardin organisé par la MAVA à Lille. Deux sessions de vingt minutes, au milieu de conteur, d’impro théâtrale, de lecture de poésie, de chant, de théâtre… Une expérience que j’ai adorée, et à laquelle j’ai voulu faire un clin d’œil le lundi.

S’asseoir sur une chaise, accoudoirs aux pieds du mur,
Fermer les yeux pour écouter l’écrit d’un murmure,
Goûter les vers des ramures, des pétales, des racines et,
Voir frissonner la peau du tambour de quelques chants déracinés,
Se laisser surprendre lorsque dans l’instant, tout se crée,
Aller prendre des nouvelles du roi d’Espagne, personnage, Ô, Fou Sacré,
Se demander si un numéro d’autobus pourrait bien valoir une pièce,
Echanger avec un homme, mis au ban, de sa vieillesse,
Cocasse, l’âme d’un Hollandais volant le comté d’un comte qui décompte,
D’une scène de jardin, découvrir le monde, au bout du conte.

Mardi 21/07/2020 : Sommet

En ce début de semaine, on parlait énormément du sommet européen visant à ce que les 27 s’accordent sur un plan de relance pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Donc « Sommet » s’est imposé comme mot thème, et j’ai simplement filé la métaphore…

Un mot d’actu, dix vers dessus, aujourd’hui j’obéis,
Pour un très haut sommet, au coeur du plat pays,
Dans le secret des parois de verre et d’acier,
Des discussions plus dangereuses que les crevasses d’un glacier,
Pour faire face à la tempête trouver une valeur refuge,
Et espérer qu’aucun, dans l’européenne cordée, ne soit un transfuge,
La peur qu’un désaccord nous conduise à l’escalade,
On parle d’un sommet marathon, pas d’une simple escapade,
Sensation historique, unique, et épique,
Au bord du gouffre, un accord qui tombe à pic.

Mercredi 22/07/2020 : Gribouillage

J’ai un réel problème concernant ce mot thème puisque… Je ne sais plus du tout où, quand, et par qui il m’a été proposé… Il fait partie de la liste des thèmes, je sais qu’il ne m’a pas été donné par instagram, et ensuite… Le flou total ! Un texte un peu dans l’esprit des « brouillon » que j’aime beaucoup écrire.

Ce sont des traits abstraits, une liberté contrainte,
Dessin feutré, au stylo, à la main, pour laisser mon empreinte,
Il y avait peut-être une intention, une envie de représenter,
Mais j’aurais pas envie d’en connaître le peintre, si tu me le présentais,
Y a un peu de toutes les couleurs, j’ai usé tous les crayons,
De toute façon, quand c’est fouilli, j’en connais tout un rayon,
Ces feuilles qu’on colle sur le frigo, qu’on encadre, à la cuisine,
Qui sont produites à l’école, par centaine comme à l’usine,
La mienne finira à la corbeille, c’était juste un gribouillage,
Créer, imaginer, il parait que c’est plus de mon âge…

Jeudi 23/07/2020 : Yeomen Warders

Jeudi matin, je tombais sur un billet de blog du Monde parlant d’un plan de réductions de postes concernant les gardes de la Tour de Londres, les Yeomen Warders. J’ai trouvé le sujet à la fois atypique et représentatif de notre époque, j’ai donc voulu en faire le thème du jour. Pour information, ces gardes, anciens militaires, portent une uniforme rouge et doré de l’époque de Tudor et sont armés d’une hallebarde.

Anecdote que je rapporte de mon retour de Londres,
D’une manifestation à la porte de la Tour de Londres,
Cette ancienne prison, oubliette où l’on coffre fort,
Devenue musée, monument et coffre-fort,
Gardes écarlates vêtus d’or même quand il pleut des hallebardes,
Depuis les Tudors, uniformes impeccables, ancestrales hardes,
Des manteaux rouges poussés à revêtir des gilets jaunes,
A défendre leur emploi, et non plus les bijoux de la couronne,
Parce que la crise, tous les secteurs maltraite,
L’unité d’élite du tourisme, obligée de battre en retraite.

Vendredi 24/07/2020 : Défi #1

Un texte très particulier en ce vendredi. Particulier en tout cas dans la manière dont je l’ai produit. Jeudi soir, Florent Beauvois a proposé un live d’écriture sur instagram : 30 minutes d’écriture, 3 mots thèmes (hippocampe, insouciance, accouchement), et 2 contraintes : écrire en vers et terminer le texte par « luminosité ». J’ai respecté à fond le principe, en m’ajoutant la contrainte d’écrire un Fais Dix Vers. Je n’ai pas retouché au texte après ces trente minutes. Un exercice vraiment très intéressant à faire !

Trajet quotidien, tête posée dans son train-train corail,
Quittant son banc d’lieus, l’Hippocampe a l’esprit qui déraille,
Sur les algues, il laisse glisser ses nageoires et son stylo,
Pas facile d’écrire des vers, quand on est sous l’eau,
Il aime ça comme un gamin, c’est un plaisir régressifs,
Les récits précis de dépressifs dans les récifs,
Mais il ne parvient pas à faire accoucher son art,
Quand un producteur le repère, à l’aide d’un sonar,
Le signe tout de suite, puis lui fait faire le JT,
L’Hippocampe fou de joie, rayonne de toute sa luminosité.

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Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi, ça se passe sur instagram, donc n’hésitez pas à m’y suivre ! Vous pourrez m’y proposer vos thèmes !

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Fais Dix Vers – Semaine 13

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Une treizième semaine de Fais Dix Vers lors de laquelle je ne me suis autorisé aucun joker ! Je n’ai pris que des mots de l’actualité ou donné par vous sur instagram ! Pas de brouillon, pas de plan, pas d’impro, mais quelques textes dont je suis bien content ! Entre un hommage mardi, une petite histoire jeudi et quelques textes plus classiques les autres jours, j’espère que vous trouverez votre bonheur !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 06/07/2020 : Vacances

Un texte simple pour marquer ce premier jour des « grandes » vacances…

Quitter son confort, ou aller en trouver un plus grand,
S’échapper de sa famille ou retrouver ses grand-parents,
Abandonner son quotidien, faire sauter tous ses repères,
Ou retourner comme tous les ans dans ce bon vieux repaire,
Aller chercher le grand air de quelques chaussures de randonnée,
Ou aller s’enfermer dans quelques barres tristement ordonnées,
Le temps des soirées en bord de piscine, trop arrosées,
D’un feu de camp sur une plage, de quelques verres de rosé,
A cette même fréquence, le retour de cette douce séquence,
Le voilà de nouveau, le temps de nos vacances.

Mardi 07/07/2020 : Ennio Morricone

Je ne suis pas à l’aise avec le genre de l’hommage, mais, pour une raison que j’ignore, j’avais envie de marquer le coup pour célébrer Ennio Morricone. Je sais qu’il n’a pas mis en musique que des westerns, mais… J’ai préféré jouer autour de cette thématique tout de même.

Hommage à celui qui mit sa patte sur le western spaghetti,
Qui de sa musique nous mit le grand ouest en appétit,
Un compositeur prolixe, travaillant avec diligence,
Accompagnant des histoires de justice et de vengeance,
Des saloons, des lassos, des silos, huit salauds,
Des locos, du cola, des alcoolos, une cavale au galop,
Le sifflement des trains et la symphonie des colts,
L’homme qui sème les notes, l’harmonie récolte,
De quelques mélodies, il restera pour le cinéma une icône,
So long, monsieur Ennio Morricone.

Mercredi 08/07/2020 : Paradigme

Paradigme… Un mot qui m’avait été proposé il y a quelques moments et qui est ressorti au gré d’une recherche de thème ! J’ai voulu concevoir ce texte comme une devinette, le « Je » n’est pas nécessairement moi qui parle…

Je crée des différences pour dynamiser la concurrence,
Je crois que le déséquilibre doit amener la congruence,
J’oppose les individus, les peuples et les nations,
La vie n’est qu’un jeu, il faut bien quelques éliminations,
Mon principe d’égalité est une base, pas une finalité,
Alors je pousse à son paroxysme la notion d’individualité,
La consommation, la croissance sont les clés de mon paradis,
Tout autre système sera tourné à la parodie,
Qui donc partage un tel paradigme ?
Nous sommes la réponse à cette énigme.

Jeudi 09/07/2020 : Réponse

Là encore, un mot qui m’a été proposé sur instagram ! Et qu’est-ce qui rime mieux avec « réponse » que Raiponce, cette princesse des contes de Grimm (et que l’on retrouve dans d’autres traditions) dont le prince prétendant perd la vue… Un détail oublié par les différentes adaptations !

Ma question résonne encore dans la salle,
Je me sens mal, pâle, banal et sale,
Dans la nef de cette tour, intime et discrète,
J’ai un genou à terre, pour nos amours si secrètes,
Un amant fou à lier qui croit aux contes de fées,
Me voilà pieds et poings liés, je m’en rends compte, de fait,
D’une idylle dont je ne garde qu’une aveugle confiance, et,
Je suis ligoté, l’oeil crevé, comme un con fiancé,
A mon pourquoi, je n’obtiendrai comme seule réponse,
Que les princesses se vengent, le châtiment de Raiponce.

Vendredi 10/07/2020 : Etat d’Urgence

Samedi, l’état d’urgence sanitaire prend fin… Un texte qui cache quelques « pépites » (c’est très prétentieux dit comme ça, mais ça pousse à les chercher ! )

Voilà qu’on siffle la fin de l’état d’urgence,
On persfile, il reste pourtant des tas d’urgence,
Parce que l’hôpital vit toujours sous perfusion,
Qu’on refuse de voir ce qu’il faut mettre pour que s’élève l’éducation,
Le climat actuel est-il si propice à l’écologie ?
Les réponses immobiles, liées aux sans logis,
Les histoires de vivre-ensemble qui continuent à diviser,
Les nations s’arment comme des sauvages en prétendant civiliser,
Pendant que les épidémies continuent d’avancer masquées,
Quand elles nous retomberons sur la tête, il faudra bien casquer.

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Fais Dix Vers – Semaine #8

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Huitième semaine de Fais Dix Vers. Et une semaine plutôt riche finalement ! Déjà, premiers enregistrements avec un micro qui fonctionne, et on ne va pas se mentir, ça change tout. Il faut encore que je progresse sur certains réglages, mais quand on fait la comparaison, les enregistrements sont vraiment de meilleure qualité maintenant ! J’en ai profité pour faire quelques tentatives de montage sur mes vidéos instagram pour essayer d’avoir un résultat plus dynamique.

Autre petit plaisir de la semaine, un texte écrit en duo sur le thème de la desseralité ! Une première depuis le début de « Fais Dix Vers » !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 01/06/2020 : Pentecôte

Le mot du jour était tout trouvé, mais il m’a quand même été proposé par l’une d’entre vous. Je trouve le mot de Pentecôte très amusant, et j’ai voulu jouer sur les associations de contraire (plutôt des antilogies que des oxymores d’ailleurs, je crois) et plus globalement sur le sens des mots.

Balade saisonnière, une fugue en week-end de pentecôte,
Je tombe sur un os en arrivant en haut de la côte,
J’y croise un homme triste en soutane, c’est un clerc obscur,
Qui m’explique qu’elle est tombée malade, toute sa cure,
Qu’il doit tenir sa messe, sans ouailles, sans cérémonie,
Me demande de lui prêter mon corps, au moins pour l’harmonie,
Il finit par me convaincre de toute sa catéchèse,
Seul dans la nef, je me sens mis au ban, assis sur ma chaise,
Quand vient le moment le plus important, Te Deum, point d’orgue,
La petite église est envahie par un silence de morgue.

Mardi 02/06/2020 : George Floyd

Un texte dicté par l’actualité étatsunienne, mais pas seulement. Un sujet pas forcément simple à aborder en seulement Dix Vers tant il y aurait à dire. J’ai eu envie d’essayer de dresser une brève esquisse des origines de ce racisme lattant dans la société américaine.

Aujourd’hui je voudrais vous proposer une brève leçon d’Histoire,
D’une Amérique peuplée de rouges, de blancs et de noirs,
Une Amérique féodale, coloniale, à la majorité opprimée,
Une Amérique très inégales, aux révoltes durement réprimées,
Des Africains déportés, enchaînés, des Européens pas mieux traités,
Des Indiens chassés, massacrés, trompés par de fumeux traités,
Les élites craignaient alors une grande révolte sociale,
Et décidèrent d’accentuer les inégalités raciales,
Diviser pour mieux régner, comme le répétaient les leçons d’hier,
Comprenez que les émeutes d’aujourd’hui en sont les tristes héritières.

Mercredi 03/06/2020 : Desseralité

Un texte plus léger, écrit à deux, avec Nicocok, sur le thème de la desseralité, un concept de pâtisserie développé par Jessica Prealpato. Le texte à quelques irrégularités rythmiques, mais il est riche en image et nous avons écrit et enregistré en moins d’une heure et demie ! Un dialogue sucré que j’ai adoré déguster !

Confession à ma religieuse, je risque de te choquer,
Je suis tombé amoureux de la femme du boulanger,
La fille t’aguiche de ses miches pour te faire acheter ses quiches,
J’veux pas que tu te fâches, mais t’es fauché, faux jeton, de toi elle s’en fiche,
Ses lèvres sucrées, son nez pâtissier, son regard passion,
Mon cœur crème renversée prépare la digestion,
Ton cœur va finir crème brûlée, t’es caramélisé,
Je vais encore te retrouver les jambes cassées, pâtes brisées
Son fessier feuilleté croustille à chacun de ses pas,
Papa gâteau, je salivera pas devant du Alsa,
Papa gâteau, trop gâté, tu veux viser trop haut,
T’es un quatre-quarts qui voudrait manger un dessert de Jessica Prealpato,
Derrière sa vitrine, même son miroir se glace devant son reflet,
Elle serait belle à croquer, même cru, même en sorbet,
Frérot, on n’sait jamais quelle ganache il y a sous le chocolat de couverture,
Te fie pas aux apparences, t’imagines toujours que t’as des ouvertures,
Dès que je la vois, tu t’prends une tarte tous les matins,
Son grain de voix me tue, tu t’ relèves des pommes façon tatin
C’est qu’un coup de foudre, un éclair de sensualité,
Non, non, c’est un amour inné pour le sucré, c’est ma desseralité.

Jeudi 04/06/2020 : Bar

J’avais envie d’écrire un texte plus efficace, aux vers courts, pour m’essayer à une musicalité un peu différente. Le retour des pintes, des canons et des anisettes en terrasse en a été le prétexte !

Dans les rues, les rideaux sont déridés,
Les verres d’eau ou les verres vidés,
Et les canons d’Bordeaux ont débordé,
En terrasse, se détendre, lézarder,
Le plateau tangue, fait des embardées,
Les badauds s’en offrent une, débridés,
En salle, le serveur peut enfin parader,
Entre les piliers bien accoudés,
Tous là pour abreuver cette même idée,
Qui pendant deux mois nous taraudait.

Vendredi 05/06/2020 : Plan E

On continue cette histoire de braquage… Il va vraiment falloir que je me mette à réfléchir à la structure narrative de ce récit si je veux y garder une cohérence !

La plaque s’ouvre, les mecs surgissent dans la rue,
Tous les huit s’en sortent, ils ne l’auraient jamais cru,
Autour d’eux, ça grouille, c’est une grande agitation,
Dans la ville, on bat le pavé, jour de manifestation,
Ils sont en plein coeur, au milieu du cortège,
La foule, les slogans, les pancartes les protègent,
Dans la radio, la voix leur dit de se disperser,
Qu’ils n’ont pas le temps de traîner ou de tergiverser,
Il faut que l’un d’eux bloque la bouche, Flaubert se dévoue,
Ils se checkent, se retrouveront au point de rendez-vous.

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Fais Dix Vers – Semaine #7

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Une septième semaine de « Fais Dix Vers » dont je sors vraiment content ! J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire les textes de cette semaine, en me donnant ce défi d’avoir une versification un peu plus régulière. Des textes plutôt simples, mais qui portent tous un message ou racontent une histoire. Surtout, je trouve qu’ils ont tous un intérêt à être écoutés et lus ensuite, pour y découvrir quelques subtilités qui aurait pu échapper à l’écoute.

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 25/05/2020 : sept

Premier jour de la septième semaine, je ne suis pas allé chercher le mot du jour très loin !

Lundi, sept heures dix-sept, je n’ai toujours pas la recette,
D’un texte simple, efficace, qui fait plisser les fossettes,
D’un billet quotidien en guise de quelques piécettes,
Toujours les mêmes doutes, quand j’enregistrais sur cassette
Si mes vers sont mes bébés, t’imagines la poussette,
Si mes slams sont mon reflet, j’crée une boule à facettes,
Toujours en délicatesse, j’écris avec des pincettes,
Pour garder les pieds sur terre, j’ai enlevé mes chaussettes,
Maintenant, j’appuie sur reset, j’entame un nouveau set,
Je sers pour la semaine de “Fais Dix Vers” numéro sept.

Mardi 26/05/2020 : Transparence

Un mot proposé par une lectrice/auditrice sur instagram ! Pour une raison que j’ignore, il m’a tout de suite fait penser à un oiseau se cognant contre une vitre, ne l’ayant pas vue. L’histoire est venue d’elle-même ! Un petit esprit fable dans ce slam !

Freluquet est un moineau vif, agile et intrépide,
Qui veut quitter son marécage à la vie insipide,
Au fond du nid, ses parents l’ont trop souvent prévenu,
Elle est trompeuse cette jungle de tours et d’avenue,
Il ne les écoute plus, part voyager comme il lui plaît,
Ville merveilleuse, il y trouve même un repas complet,
Se jette à tire d’aile sur ce festin inespéré,
Se cogne la tête sur la baie vitrée, leçon tirée,
Par mes aïeux, les humains bâtissent donc en transparence ?
J’apprendrai à mes oeufs à se méfier des apparences.

Mercredi 27/05/2020 : Automobile

Un mot dicté par l’actualité, et le plan de relance de l’industrie automobile. Un texte que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire, avec quelques jeux de mots !

J’en ai eu envie, de cette sensation de liberté qui te prend aux tripes,
De rouler, fenêtre ouverte, sans savoir où aller, le rêve du road-trip,
Elles m’ont bien eu, vos pubs, toutes ces citadines vendues par des campagnes,
J’en rêvais, à grand renfort d’images subliminales qui les accompagnent,
Ado, la polo, la punto du poto, cadeau, l’auto gros lot gagnée au loto,
Oublié et tu, l’outil du travailleur asphyxié par un crédit haut taux,
Industrie moteur, on nous rabâche qu’elle est indispensable, c’est fort de thé !
Au volant, C’est nous qui pensons nos vies autour d’elles depuis la Ford T !
Bien ancrées dans nos manuels de pensée, quasi automatique,
Les déplacements de demain seront-ils toujours auto-cratique ?

Jeudi 28/05/2020 : Fable

Clairement un texte dicté par l’état d’esprit dans lequel j’étais ce jeudi. Je devais préparer un atelier d’impro sur les fables, j’avais énormément de mal à penser à autre chose en même temps, alors j’ai écrit le texte en parallèle, là encore en prenant beaucoup de plaisir !

Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un genre qui m’attire,
Lui qui moque, caricature, une sorte de satire,
Dans lequel le mobilier parle, les animaux râlent,
Et qui en prose ou en vers se plaît à nous faire la morale,
Il singe nos travers, en un sens, il leur rend hommage,
Culte de l’apparence, pour un corps beau, faire tout un fromage,
Le peuple qui clôt les paupières face aux frasques politiques,
Lui en ferait un texte : Les pots de pierre et le pot lithique.
Il se donne bonne conscience, en prétendant nous rendre affable,
Comme Jean, Esope et les autres, je suis un homme à fables.

Vendredi 29/05/2020 : Plan D

Parce que j’essaie de ne pas oublier cette série de texte « plan », qui doit aller jusqu’au plan Z, je me suis imposé de finir la semaine avec la suite de l’histoire de ce braquage qui ne se passe pas comme prévu… J’ai essayé de jouer sur les sonrités, pour donner cette impression de marcher dans des canalisations remplies d’eau où les sons résonnent… Pas certain que ça fonctionne complètement 😀

Ils entendent les échos, des cris, des voix,, les choses se compliquent,
Des clics, des plics, des tics indiquent que les flics rappliquent,
Leurs pas claquent dans les flaques, les matraques sont d’attaque,
Les braqueurs passent l’angle, trouvent l’échelle,  et en haut, la plaque,
Ils doivent se barrer, se bourrer, sinon ce sera les barreaux,
Le cambriolage était trop risqué, ils ont mis la barre haut,
Mais pas le temps pour les regrets, ils n’ont plus qu’une échappatoire,
Les uniformes sont à portés, partout sortent les pétoires,
Dans les tuyaux, on se couvre, on tire, on échange des coups,
Pendant que Zola, en premier, décèle la plaque d’égout.

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Fais Dix Vers – Semaine #5

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Cette semaine, on fêtait le premier mois de « Fais Dix Vers » ! Alors pour le jour anniversaire, qui n’en est pas un, puisque ça ne fait pas un an, mais passons, je me suis réservé un petit défi supplémentaire ! Une semaine assez chouette, pendant laquelle j’ai essayé de proposer des petites histoires, de jouer avec les mots… Bref de me faire plaisir et de vous faire plaisir, aussi ! En plus, je crois que le son est quand-même bien meilleur cette semaine, et, on ne va pas se mentir, c’est bien plus agréable !

Il est temps de (re)découvrir les textes de la semaine !

Lundi 11/05/2020 : Dehors

Jour du « déconfinement », beaucoup de monde dehors, le mot m’a semblé assez évident. J’avais envie de nuancer ce jour de « libération » et je trouvais que le mot « dehors » se prêtait bien à l’anaphore. Je me suis permis une petite excentricité poétique au nom de la rime avec cette notion de « on cervoise ». Vous me le pardonnerez, j’espère !

Dehors, le vent souffle, le soleil brille, la pluie à verse,
Dehors, les banalités croisées d’un quotidien inverse,
Dehors, les devantures baillent enfin leurs ouvertures,
Dehors, les oubliés baillent de faim sous leurs couvertures,
Dehors, il y a la balade, ce canal à longer,
Dehors, il y a ce malade, ce gars, là, allongé,
Dehors, loin, là bas, on rêve de pouvoir y sortir,
Dehors, là, en bas, ils crèvent de ne pouvoir en partir,
Dehors, dès aujourd’hui, on grivoise, on pavoise, on cervoise,
Dehors, demain, faisons en sorte que nos regards se croisent.

Mardi 12/05/2020

Je suis resté dans l’actualité avec cette notion de parenthèse qui prenait fin… Mais j’ai décalé, recalé devrais-je peut-être dire, le sujet vers la ponctuation ! Un texte que je me suis beaucoup amusé à écrire !

Il y a, dans le monde de la ponctuation,
Un couple qui suscite les interrogations,
Elles vont de pair et s’installent face à face,
Vitupèrent, s’opposent, et jamais ne s’effacent,
La première l’ouvre, digresse, discourt, part en thèse,
Quand la seconde la ferme et voudrait qu’elle se taise,
Si le débat, sans suspensions, est trop accroché,
La dernière, d’un étroit petit poing, décoche un crochet,
Touche, marque deux points, un sourire, une rigolade,
Les parenthèses s’accordent d’une franche accolade.

Mercredi 13/05/2020 : Premier Mois

Le 13 avril, je publiais mon premier « Fais Dix Vers », j’avais donc envie de, symboliquement, marquer le coup. Il n’y avait donc pas de mot thématique ce mercredi, mais le défi de placer les 20 mots thématiques précédents dans le texte. Vous pouvez vérifier, ils y sont tous ! Pour les placer c’était plus simple de partir sur un texte écrit d’un point de vue personnel plutôt que de raconter une histoire. Mais j’ai essayé de faire un texte sincère, et non pas de faire des rimes ou des vers juste pour placer les mots.

Ca aurait pu n’être qu’une parenthèse, mais ce n’est que la première partie,
Et si c’est un plan B, pas d’retour à la normale, trop tard, je suis parti,
J’fais des plans sans retour, aussi éphémères que le muguet,
Festival de mauvais choix, je suis dehors, mais j’veux fuguer,
Comme un fumeur dans un dépôt de pétrole, j’crame toutes mes chances,
Mais faire des vers de Pâques, bruts et bucoliques, correspond plus à mon essence,
J’veux pas de la gloire de De Gaulle, ni de l’argent d’Amazon ou d’Aulas,
Mais j’aimerais être cité en allocution, étudié à l’école et récité en classe,
C’est le premier mois de “fais dix vers”, c’est peu, j’veux pas m’donner de grands airs,
Mais j’signerai l’armistice, tirerai le baldaquin, que quand j’serai sexagénaire.

Jeudi 14/05/2020 : Traversière

Un texte proposé par une lectrice/auditrice sur instagram (quand je vous dis qu’il faut m’y suivre ! ) Et je savais qu’on parlait bien de la flûte (est-ce que traversière peut signifier autre chose ? Je n’en sais rien !) Et comme j’avais envie de raconter une petite histoire, je ne m’en suis pas privé. Pour info, selon internet, il faut 1h30 pour faire Hyères – Cannes. Vous comprendrez en lisant le texte !

Sur la place de la République, le minibus s’est garé,
Ses occupants comprennent qu’ils se sont égarés,
Ce soir, ils jouent à Cannes, le premier concert de la tournée,
“Euh… On joue dans trente minutes… C’est dingue comme l’heure a tourné !”
Ils font partie d’un groupe, celui de Sax et son orchestre,
“Franchement il va nous tuer ! On lui fait croire qu’on nous séquestre ?”
Une musicienne a enfin réussi à avoir Sax au phone,
Il gueule qu’il aurait dû faire un solo de saxophone,
“On est là dans cinq minutes” ment la flûte traversière,
Le minibus repart vers Cannes et traverse Hyères.

Vendredi 15/05/2020 : Intelligence Collective

Quand Johan m’a proposé ce texte, je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir faire. Alors jeudi soir, j’ai lu plusieurs articles pour essayer que la nuit fasse son travail et me réveiller avec suffisamment d’idées ! Ca a assez bien fonctionné, parce que j’avais vraiment peur d’être à sec, et finalement, j’ai réussi à me faire plaisir sur ce texte ! Bien que je ne sois pas du tout parti vers ce vers quoi je pensais initialement me diriger !

L’ironie, c’est que j’écris seul sur l’intelligence collective,
L’insomnie, j’aurais dû avoir une thématique plus sélective,
Et puis je m’informe, j’me renseigne, et j’me dis stylé,
Qu’on aurait dû écrire ce texte à dix stylos, un distillat de vers distillés,
J’insiste, t’auras plus facilement un six avec dix dés,
Assiste, celles et ceux qui iront difficilement leader,
Intimidés de partager une intime idée, aucune idée, guidés comme des canidés,
Par peur de ne pas être validés, n’ont besoin de personne pour les brider,
Et que l’on fourmille ensemble, à travailler comme un,
Comprendre un jour, que l’humanité partage un but commun.

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Pour retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi, ça se passe sur instagram, donc n’hésitez pas à m’y suivre ! Vous pourrez m’y proposer vos thèmes !

Je suis toujours autant preneur de retours sur ce projet, donc n’hésitez pas à m’en faire en commentaires ! Passez toutes et tous un très bon week-end !

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Merci de ta lecture!

Ce blog est un blog de travail, fais moi tes retours en commentaire.
Si toi aussi Fais Dix Vers, ça te fait penser à Faits Divers, abonne-toi!
Si tu as aimé ta lecture et ton écoute, partage ces textes à tes proches, ta famille ou ton entourage.

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Merci à Etienne, Thomas, Nicole et Mathilde de m’y soutenir !

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Tu peux aussi me laisser dans les commentaires :
Des idées de thèmes, des mots à placer, des défis…

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Ou encore l’instagram de Laclac (Là aussi vaut mieux que t’aimes bien la cuisine!)

Fais Dix Vers : Semaine #1

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.

Premier article sur le projet « Fais Dix Vers ». Il est assez dense parce que je vous présente le projet, les prochains seront plus légers !

Aujourd’hui, je vous retrouve pour vous parler d’un projet que j’ai lancé cette semaine et qui me tient vraiment à cœur ! En fait, un projet de ce genre, ça fait des années que je veux le faire sans oser, et en me trouvant toutes les raisons du monde pour ne pas le faire. Pas les moyens techniques, pas les connaissances techniques, pas les compétences techniques, pas le temps, pas assez bon, pas intéressant pour les gens… Et puis évidemment, la peur. La peur que ça ne plaise pas, la peur que ça n’intéresse pas, la peur que ça laisse indifférent… Au bout d’un moment, il faut se lancer. Si vous lisez déjà un peu la Rathure, vous l’avez sûrement constaté, les textes versifiés que je publie tiennent plus du slam que de la poésie… Parce que je préfère écrire du slam que de la poésie. Parce que je préfère dire du slam que de la poésie. La plupart des fois où j’ai rimé en public, c’était en impro. Le public est donc très conciliant. Et si j’adore le faire en impro, j’ai besoin de voir ce que ça peut donner en écrivant, en travaillant spécifiquement dessus. Seulement, pour me pousser à me lancer (me mettre un bon coup de pied aux fesses quoi), je sais que j’ai besoin de m’imposer un sentiment « d’urgence » qui ne laisse pas la place aux excuses. Déjà parce que, de base, je procrastine beaucoup. Ensuite parce que des textes de slam qui dorment dans mes cahiers, classeurs et dans mon ordinateur, il y en a beaucoup. La plupart écrit à un moment où je me disais, « allez, je m’enregistre, je publie l’enregistrement, c’est parti ! » Et puis, venait le temps de l’excuse pour ne pas le faire. C’est pour remédier à tout ça que je me suis lancé le défi de « Fais Dix Vers » (qui traine aussi depuis quelque temps dans un dossier d’ordinateur sous une autre forme).

« Fais Dix Vers », c’est un concept simple, dix vers autour d’un mot qui fait l’actualité, une publication chaque jour du lundi au vendredi sous le format d’une vidéo sur instagram et la publication d’une compilation des textes chaque samedi sur la Rathure et d’une vidéo compilation sur youtube, le samedi aussi, reprise sur l’article de la Rathure.

Comme je ne voulais pas annoncer ce projet sans matière, j’ai d’abord commencé mon projet, et j’en parle maintenant, après ma première semaine, pour que vous puissiez un peu juger par vous-même. Je me lance dans ce projet pour un an, au moins.

Déjà après une première semaine, je peux me rendre compte de quelques difficultés :

• Difficulté à avoir un son de bonne qualité, faire les prises vidéos etc… -> Pas une excuse, ça va s’améliorer au fur et à mesure.
• Difficulté à faire le montage tous les jours -> Pas une excuse, je vais prendre le pli et les choses vont devenir de plus en plus fluide.
• Difficulté à écrire tous les jours -> C’est le principe même du défi, oui c’est dur, mais si je dois être honnête, j’adore les difficultés auxquelles ça me confronte.
• Devoir me voir, m’écouter, m’enregistrer… -> L’avantage quand c’est sur scène en impro, c’est que le moment est éphémère, source de l’instant. J’ai fait quelques chroniques slamées sur une radio (Merci VEBU et Aston !) et j’éprouvais déjà cette même difficulté de devoir me réécouter pour progresser, à ce que ce soit enregistré, ré écoutable etc… Eh bien, c’est simple, il va falloir passer outre !
• Difficulté à trouver un mot tous les jours (sans que ce soit confinement ou coronavirus) -> je compte sur vous pour m’aider à trouver des mots chaque jour ! Ca ne sera qu’une preuve en plus que j’écris bien les textes au jour le jour !
• Crainte de n’avoir vraiment aucun retour malgré le travail fourni -> C’est la vie, faut bien foncer dans le mur parfois !

Si le projet vous parle, que vous voulez me soutenir, vous pouvez donc me suivre sur le compte instagram de la Rathure, sur lequel je publierai donc du lundi au vendredi (en plus des autres publications liées au blog) et où je vous demanderai de me proposer des mots chaque jour. Vous pouvez aussi me suivre sur youtube et sur le blog (c’est tout en bas du blog pour vous abonner) si vous préférez le format hebdomadaire (vous pouvez me suivre sur toutes les plateformes ! ) Et si vraiment vous trouvez que Fais Dix Vers et La Rathure sont vraiment des beaux projets qui méritent d’être soutenus, vous pouvez me soutenir financièrement sur Tipeee pour que je puisse vivre de mon travail !

Voilà, je vous laisse maintenant avec les textes de cette semaine, quelques explications éventuelles et la compilation. Les prochaines semaines l’introduction sera plus courte 😀

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Lundi 13/04/2020 : Pâques

Pâques, forcément pour le lundi de Pâques. J’ai écrit ce texte autour de cette locution « Epique époque de Pâques » et l’envie de raconter une petite histoire. Les spécialistes des insectes et autres petites bêtes pourront noter quelques incohérences.

Le Lapin de Pâques est le plus grand des parrains,

Fournit tous les insectes, les connaît un par un,

Bien cachée, la coca dans la coquille cacao,

Vidée avant qu’les enfants ne se gavent de choco,

Terré, confiné, il n’a pu livrer les arthropodes,

Qui se sont pointés chez lui, même des antipodes,

En traque de leur trip de tictac, ses bros le braquent

A coup d’matraque, les tiques toquent et l’attaquent

A coup d’cric, les criquets craquent et croquent le crack,

Même chez les animaux, épique époque de Pâques.

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Mardi 14/04/2020 : Allocution

Lendemain de l’allocution présidentielle, le mot me paraissait évident. Mais j’ai eu envie de me détacher de cette thématique pour imaginer un texte autour des derniers mots d’un condamné face à une justice injuste et discriminante.

J’ai la bouche sèche, et la langue un peu pâteuse,
J’ravale ma salive, acide et trop goûteuse,
Qu’il est difficile, alors, de faire preuve d’élocution,
De ne pas fourcher sur mes mots et toutes ces locutions,
De leur répéter “Ad litteram” que nous sommes tous “ex aequo”
D’espérer toucher leur âme, quelque part, faire écho,
De mon trône, triste engeance, ils m’écoutent nombreux,
Celui qui prône la différence et qui les rend si peureux,
Mais maintenant que vient la fin de mon allocution,
Je ne vois dans leurs yeux que l’étincelle de mon exécution.

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Mercredi 15/04/2020 : Amazon

Amazon, le mot était peut-être un peu moins évident, mais je trouvais ça marquant qu’Amazon soit enfin mis en demeure de ne vendre que des produits de première nécessité.

On esquive les impôts, mais demande des aides,
On fait tourner les entrepôts, sans masque, le sourire de A à Z,
Parce que c’est la conso qui vous rend libre, ivre, et,
Parce qu’on vous fait vivre-vrai, vibrer, qu’il faut vous livrer…
Illico des kilos de colis en hélico,
Que tu kiffes Low-Kick, Loki ou Coquelicot,
Piccolo, L’eau, quilles, pour l’alcoolo la veuve Clicquot
Le Cola, la colo, les locaux, l’écolo… ou les disques d’Enrico,
Mais, voilà qu’on ne doit plus vendre que des produits nécessaires,
Si ce n’est pas pour trop consommer, alors à quoi ça sert ?

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Jeudi 16/04/2020 : Charles de Gaulle

Cette fois, ce sont les événements au bord du Charles de Gaulle, le porte-avion, touché par le coronavirus qui m’ont inspiré pour la thématique du jour. Mais je me suis détaché du Charles de Gaulle a proprement parlé pour m’inspirer librement du titre « La vie est belle » de MC Solaar que la thématique m’a immédiatement rappelée.

J’apprends dans les JTs qu’ils me désignent comme un rebelle,
Moi l’agité qui crie au monde que la vie est belle,
Qui vis seul, reclus, dans mon pays miné,
Qu’un linceul de plus, qu’un ennemi à éliminer,
Et, sur le porte-avion décolle le missile impassible,
Fonçant vers moi, cible d’un assassin insensible,
Si vils, qu’ils killent un civil qui pourrait les faire vaciller,
Dans l’oeil du cyclone, meurs d’une tornade de feu et d’acier,
L’oiseau de mort est en face pour accomplir sa mission,
Il appuie sur le bouton, tir, feu… explosion.

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Vendredi 17/04/2020 : Festival

Pour le texte du vendredi, c’est la thématique des « festivals » qui m’a inspiré, de nombreux festivals estivaux annonçant leur annulation. Lorsque je parle de « faux » arts, c’est évidemment pour l’image, l’idée étant d’évoquer la culture au sens large dans ce texte. Blizzard est un studio de jeux vidéos, Lazarr une bande dessinée de Manu Larcenet, Bizarre un rappeur américain.

Les projos sonts éteint dans les salles obscures,
J’en oublie presque les émotions qu’ils procurent,
Celles des beaux-arts de César et Mozart,
Celles des “Faux”-Arts, de Blizzard, Lazarr, ou Bizarre…
Ces concerts, ces spectacles, ces festivals annulés,
Et j’entends la voix des artistes et intermittents, acculés,
Qui témoignent d’un monde aux murs lézardés,
Qui craignent de voir ses fondations, fragiles, chambardées,
Aujourd’hui, je la vois asséchée, notre culture en jachère,
Mais toujours bien enracinée, dans nos veines et dans nos chairs.

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Vous pouvez retrouver mes « Fais Dix Vers » du lundi au vendredi sur instagram et m’y proposer vos mots du jour, alors n’hésitez pas à m’y suivre !

Je suis vraiment preneur de tous vos retours sur ce projet, donc n’hésitez pas à me les faire en commentaire !

Passez toutes et tous un bon week-end !

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Merci de ta lecture!

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